"Arte peut s’adresser au grand public" : pourquoi la chaîne propose ses contenus sur TF1+ et France.tv

Son Président, Bruno Patino, explique sa stratégie d’hyperdistribution et revient sur le phénomène de la rentrée, le documentaire "DJ Medhi : made in France", qui cumule 5,5 millions de vues et 10 millions d’interactions sociales.
Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Bruno Patina, Président d'Arte, invité de Célyne Baÿt-Darcourt dans Info médias. (INFO MEDIAS / FRANCEINFO)

Depuis plusieurs années, Arte entend miser sur sa plateforme numérique. Déjà invité d'Infos média en 2018, Bruno Patino annonçait vouloir faire d'Arte "un groupe numérique". C'est chose faite en 2024, alors que les contenus de la chaîne franco-allemande, déjà disponible sur MyCanal, sont désormais disponibles sur les plateformes de TF1 et France Télévisions. Une manière d'élargir son audience à celles et ceux qui "n'étaient forcément des habitués d'Arte", pour le président d'Arte, convaincu que la chaîne peut "s'adresser au grand public".

Sur les réseaux sociaux, Arte cartonne. En comptant Instagram, Snapchat et YouTube, la chaîne franco-allemande totalise plus de 28 millions d'abonnés, ce qui lui a permis d'élargir son audience au-delà des seuls Français et Allemands, mais surtout de rajeunir son public.

La mise en avant des contenus documentaires et magazines sur les réseaux a été l'occasion de grand succès, comme en témoigne la dernière série documentaire DJ Mehdi - Made in France de Thibaut de Longeville sortie en septembre 2024, et qui raconte l'itinéraire musical d'un artiste entre rap et techno. "Cette série dont on savait qu'elle était d'une qualité exceptionnelle, a eu un écho considérablement élargi avec plus de 5,5 millions de vues. Surtout en termes d'interactions sociales, on en est à plus de 10 millions", se félicite Bruno Patino, lundi 21 octobre. 

Quelque 15 propositions pour protéger l'information

Président du Comité de pilotage des États généraux de l'information, ouverts en octobre 2023 à l'initiative du président de la République, Bruno Patina a participé à l'élaboration du rapport présenté le 12 septembre 2024 après neuf mois de discussions. Un rapport composé de 15 propositions parmi lesquelles faire davantage d'éducation aux médias, sensibiliser le public à la désinformation ou encore labelliser les médias éthiques. Des propositions qui pour la plupart nécessitent "soit une loi, soit un changement de régulation au niveau européen", se félicite l'ancien Président du comité de pilotage. L'enjeu, aujourd’hui, c'est de "rééquilibrer l'écosystème de l'information. Il faut à la fois avoir des mesures à l'encontre des citoyens, à l'encontre des médias, de leur façon de vivre et de leur gouvernance, et à l'encontre des journalistes, pour leur permettre d'exercer au mieux leur métier", estime-t-il.

Si pour lui, les problèmes posés par la concentration des médias aux mains d'un même propriétaire ou la nécessité d'apporter des garanties aux médias indépendants sont aujourd'hui des enjeux majeurs, Bruno Patino appelle à ne pas négliger l'éducation à l'information : "68% des gens en Finlande ont confiance en l'information. C'est le seul pays aujourd'hui qui ait une politique d'éducation aux faits et aux médias, et qui commence dès le plus jeune âge".

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