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"Complément d’enquête" fête ses 20 ans : "L’investigation est le meilleur antidote aux fake news", selon son présentateur, Tristan Waleckx

Le magazine de France 2 célèbre jeudi son 20e anniversaire avec une soirée et une nuit spéciale.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Tristan Waleckx était l'invité d'Info médias le jeudi 16 décembre 2021. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Complément d'enquête" a 20 ans et marque le coup jeudi 16 décembre avec une soirée et une nuit spéciale. C’est en 2001 que Benoît Duquesne a créé "Complément d’enquête", la semaine des attentats du 11-Septembre. Depuis son décès brutal en 2014, quatre présentateurs se sont succédés : Nicolas Poincaré, Thomas Sotto, Jacques Cardoze et Tristan Waleckx depuis la rentrée. Ce journaliste de 38 ans, prix Albert-Londres, est un spécialiste de l’investigation.

S’il va désormais moins sur le terrain, il continue d’interroger les acteurs et les témoins de l’actualité dans les célèbres fauteuils rouges, sans aucune censure de sa hiérarchie : "On enquête sur tout le monde et tous les pouvoirs, politiques, sportifs, économiques, médiatiques... On a carte blanche. À France 2, nous avons une direction de l’information qui nous soutient fortement, qui soutient un journalisme indépendant. Dans un monde inondé par les fake news, on pense que l’investigation est le meilleur antidote."

Recruté en 2012 par le créateur du magazine, Benoît Duquesne, Tristan Waleckx est fier de célébrer le 20e anniversaire : "Benoît Duquesne est notre gourou. Quand il est mort en 2014, on s’est retrouvés orphelins avec les reporters de 'Complément d'enquête'. Pour nous, être là sept ans plus tard pour fêter cet anniversaire est une manière de poursuivre l’esprit Benoît Duquesne."

Retour sur 20 ans d'archives

À cette occasion, c’est un reportage long format exceptionnel qui est proposé ce soir à 23 heures. Il s'agit d'une plongée dans les archives de "Complément d’enquête" pour tenter de comprendre comment la société française est arrivée à un tel degré de colère, de frustrations et de clivage : "On a quelques bribes de réponses. On se rend compte en regardant dans le rétro que l’actualité se répète. On a vu les prémices des 'gilets jaunes' dans des mouvements sociaux, comme les Conti. On a aussi les scandales politico-financiers, l’affaire Gaymard par exemple, ce ministre de Jacques Chirac qui ne connaissait pas le montant du loyer de son appartement luxueux payé par l’État, les affaires Bygmalion, Sarkozy… On se rend compte qu’il y a tout un tas de sources à cette colère qui font que la France est plus fracturée que jamais."

À l’issue de ce numéro spécial, c’est une nuit entière consacrée au magazine que les téléspectateurs pourront suivre, avec la rediffusion de cinq portraits emblématiques de "Complément d’enquête", notamment celui de Vincent Bolloré, qui a valu à Tristan Waleckx et France Télévisions des plaintes pour diffamation : "On a gagné nos cinq procès en France mais on a encore des procédures en cours via la filiale du groupe Bolloré au Cameroun. On risque toujours de la prison ferme mais il était de notre devoir de reproposer cette enquête aux téléspectateurs. La justice a estimé qu’elle ne présentait aucun problème."

Pour la rentrée de janvier, Tristan Waleckx annonce la diffusion de deux sujets potentiellement retentissants. L’un concerne le harcèlement dans l’armée, avec des témoignages à visage découvert de victimes de bizutage ou de harcèlement. "Je pense que ça va faire beaucoup de bruit au ministère des armées", estime Tristan Waleckx. L’autre porte sur Mimi Marchand, la reine des paparazzis, intime de Nicolas Sarkozy et du couple Macron.

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