Dans Alep, un photographe embusqué
Il parle avec une voix traînante et un accent américain hérité de ses années passées outre-Atlantique. Pendant l'entretien, il jette plusieurs fois un oeil sur son sac à dos : un avion l'attend juste après. Javier Manzano a travaillé pendant deux ans au Rocky Mountain News, le journal a fermé en 2009. Depuis il est photographe indépendant. Il a couvert le conflit syrien pour le compte de l'Agence France Presse.
"Une photo reflet de ce jeu du chat et de la souris"
La photo qui lui a valu le Prix Pulitzer il l'a conçoit comme le "reflet de ce jeu du chat et de la souris dans cette guérilla à Alep." Deux rebelles montent la garde. Deux jours auparavant leur katiba , leur unité, a conquis un bloc d'immeubles - "une victoire dans cette guérilla où chaque mètre gagné compte énormément." Les deux hommes protègent leur position, également l'avancée de plusieurs hommes de l'Armée syrienne libre qui sont partis en reconnaissance.
"Impossible de travailler dans les deux camps"
"Je ne prends pas parti. Mais malheureusement, je ne peux pas couvrir les deux camps dans cette guerre. J'ai commencé à travailler du côté rebelle alors mes chances d'obtenir un visa presse pour aller du côté des forces loyalistes sont vraiment très minces..."
"Quand vous êtes sur le terrain, vous ne pouvez pas traverser les lignes, aller un jour du côté rebelle, le lendemain du côté de l'armée. Vous seriez immédiatement abattu par les snipers ou vous seriez arrêté. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé à plusieurs de nos collègues disparus. Ils ont été arrêtés, capturés par les services de renseignement syriens ou les milices fidèles au régime."
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