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DSK : une interview massivement regardée... mais aussi très critiquée

Ce qui domine l'actualité des médias aujourd'hui, c'est le record d'audience réalisé par l'interview de Dominique Strauss-Kahn hier soir sur TF1 : plus de 13 millions de téléspectateurs. Un entretien jugé avec beaucoup de sévérité par la presse anglo-saxonne.
Article rédigé par Céline Asselot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Ce n'est pas une immense surprise : tout le monde savait que l'interview de DSK serait très regardée et que le JT de Claire Chazal allait rassembler plus que les 7 millions de téléspectateurs qui le regardent habituellement. Mais ce qui n'était pas attendu en revanche, c'est l'ampleur de cette audience : hier soir, l'intervention de Dominique Strauss-Kahn a été suivie par plus de 13 millions de téléspectateurs. C'est un record pour un JT, toutes chaînes confondues, depuis 2005. A titre de comparaison, lors de la catastrophe de Fukushima en mars dernier, il n'y avait eu "que" 10 millions de téléspectateurs devant le 20h de TF1.

Ce qu'on peut constater aussi, c'est que l'audience est restée forte tout au long de l'interview. Généralement, lors d'une interview très attendue comme celle-ci, il y a un effet de curiosité, donc l'audience est très haute au départ et décroît progressivement. Là, ça n'a pas été le cas : TF1 a même enregistré son pic d'audience (14,2 millions de téléspectateurs) à 20h30, c'est-à-dire à la fin de l'interview, alors que les sujets les plus sensibles, comme le Sofitel et l'affaire Banon, étaient passés et qu'on était alors sur des thèmes un peu plus austères, l'économie et la dette grecque. Et ce qui est intéressant, c'est qu'on avait constaté exactement la même chose jeudi dernier, lors du débat entre les candidats à la primaire socialiste. Là aussi, l'audience avait été très bonne. Là aussi, les gens étaient restés jusqu'au bout de l'émission. Et ce n'est pas anodin, aux yeux du sociologue Denis Muzet, président de l'institut médiascopie : "Il ne faut pas faire injure au public et dire qu'il ne consomme que de l'info spectacle, du people. Je crois qu'il y a un fort désir de politique en ce moment. Toutes les émissions qui permettront une meilleure compréhension des questions politiques trouvera son public."

Alors, y a-t-il effectivement un intérêt durable des Français pour les interviews et les débats politiques ? On le vérifiera dans les mois qui vont venir. En tout cas, ce qu'on peut dire, c'est que l'affaire DSK elle va continuer à se jouer sur les plateaux de télé : ce soir, Tristane Banon, qui a porté plainte contre Strauss-Kahn, sera l'invitée du grand journal de Canal+.

Les journalistes anglo-saxons très critiques

L'intervention de DSK a été regardée avec beaucoup d'attention par les journalistes anglo-saxons. En Grande-Bretagne et en Amérique du Nord, les médias retiennent deux choses : la "faute morale" qu'a reconnu DSK - c'est le titre de la plupart des articles - et puis la manière dont cet entretien a été organisé et mené par Claire Chazal.

"Claire Chazal était mal à l'aise, les bras croisés, peu combative dans ses questions" dit le New York Times. "Elle semblait frustrée de devoir rester dans les limites qu'on lui avait imposées", note pour sa part la BBC. Car aux yeux de la presse anglo-saxonne, ça ne fait pas de doute : l'entretien avait été "très préparé", comme l'écrit par exemple magazine Time. "Presque comme si ça avait été répété à l'avance" dit même le New York Times.

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