"Faut qu’on parle" : une opération pour favoriser le dialogue entre Français d’opinions divergentes
"L'initiative lancée en Allemagne est née de l'élection de Donald Trump et du Brexit, avec ce sentiment que les gens peut-être ne se parlaient plus, ou pas assez, et qu'il fallait le faire davantage", explique Maxime Darquiez, directeur éditorial de Brut France. Le média numérique s’associe à La Croix pour l’opération "Faut qu’on parle". L'évènement se déroulera un peu partout en France, samedi 23 novembre, et les échanges seront postés sur les deux sites internet. "Dans cette méthodologie, il y a toujours deux médias qui s'associent, des médias complémentaires, pour lancer l'initiative", souligne Béatrice Bouniol, cheffe du service culture de La Croix.
Cet évènement, qui a déjà été expérimenté dans une centaine de pays, suscite un réel engouement en France, selon la journaliste, puisqu’il y a "plus de 6300 inscrits pour ces rencontres, c'est un très bon démarrage". Les participants ont été sélectionnés selon la méthodologie de l’ONG My Country Talks - à l’origine de cette initiative. Il fallait répondre à des questions fermées et en fonction des réponses, c'est un algorithme qui a créé les binômes qui vont se rencontrer samedi, à l'endroit de leur choix et pour une durée d’une à deux heures.
Un cadre sécurisé
L'idée d'une telle opération vient du constat d'un désir ou d'un besoin de dialoguer chez les utilisateurs, explique Maxime Darquiez : "Sur Brut, on a 75 millions d'abonnés dans le monde, mais on a surtout beaucoup de commentaires tous les jours sur les vidéos". Le journaliste raconte que les gens échangent, discutent et parfois commentent avant même d'avoir vu la vidéo, parce qu'ils veulent répondre aux gens qui ont commenté. Béatrice Bouniol confirme cette tendance : "Nous, on voulait aussi leur offrir un cadre sécurisé, unique pour le faire un jour précis, rencontrer en réel des gens qui parfois communiquent uniquement sur les réseaux sociaux".
Le journal La Croix indique s'être toujours engagé du côté du débat apaisé, respectueux, veut travailler sur le rôle social que peuvent avoir les médias comme acteurs du débat, selon la cheffe de service : "C'est important pour nous aussi d'être plus dans le concret, dans l'organisation de rencontres entre les Français". Le terme de "conversation", qu'elle a d'ailleurs choisi plutôt que celui de "débat", ouvre à une forme d'échange plus calme, cherchant moins à convaincre l'autre "coûte que coûte", "mais plutôt à essayer d'ouvrir une vraie rencontre, une expérience de vie" conclut-elle.
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