Marc-Olivier Fogiel, patron de BFMTV : "Notre créneau n’est pas l’info outrancière"
Depuis le confinement du printemps, la chaîne info accumule les records d’audience et conforte sa place de leader.
Avec 3,2% de part d’audience en octobre, BFMTV est devenue la cinquième chaîne la plus regardée. Il faut dire que l’actualité était très dense : crise sanitaire, attaques terroristes, présidentielle américaine. "Il y a un fort désir d’information. Ça nous oblige à être le plus professionnel possible. L’audience est le baromètre de notre professionnalisme", commente Marc-Olivier Fogiel, qui dirige depuis juillet 2019 le pôle BFM (BFMTV, ses déclinaisons régionales et BFM Business). Si sa place de numéro un des chaînes info n’est pas contestée, BFMTV est tout de même distancée sur la tranche 19h-21 heures par CNews, qui propose à cette heure un talk-show dont Éric Zemmour est la vedette, puis un débat animé par Pascal Praud.
On ne se pose pas en concurrent de CNews : on fait de l’info, ils font de l’opinion. Ce n’est pas ce qu’on fera. Jamais.
Marc-Olivier Fogielà franceinfo
Son objectif est de proposer de plus en plus de formats longs, comme cette série-documentaire en quatre épisodes sur l’affaire Daval [le procès de Jonathann Daval, accusé du meurtre de sa femme Alexia en octobre 2017, débutera lundi 16 novembre] qui sera diffusée lundi et mardi prochains, "comme Netflix a pu le faire avec l’affaire Grégory".
La crise du Covid-19 monopolise les chaînes info, les éditions spéciales se sont multipliées. Avec parfois des erreurs de casting. "Dès qu’on a entendu ce que racontaient les rassuristes, on a fait en sorte de ne jamais plus les inviter. Nous sommes très vigilants sur cette crise pour éviter les fake news." Le controversé Pr Raoult, venu trois fois sur BFMTV, est absent de la chaîne depuis la rentrée. L’y reverra-t-on, maintenant qu’il est poursuivi par l’Ordre des médecins pour charlatanisme ?
Si on réinvitait le Pr Raoult, ce serait dans le cadre d’un débat contradictoire, avec d’autres médecins face à lui.
Marc-Olivier Fogielà franceinfo
Avant l’été, BFMTV a connu la 1ere grève de son histoire, après l’annonce d’un plan d’économies par la maison-mère NextRadioTV. 245 départs volontaires sont prévus. À BFMTV, cela touche huit postes. C’est peu. "Sur une rédaction de 250 personnes. On s’en sort bien...", révèle Marc-Olivier Fogiel. Il justifie cette décision par un marché publicitaire très contracté : "Il y a un côté responsable à vouloir maîtriser les coûts. Mais ce plan est-il tombé au mauvais moment ? Peut-être. A-t-il été brutal et fallait-il le faire ? Certainement."
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