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Médias : "La question du rapprochement avec France Télévisions devra se poser", affirme Bertrand Delais, le président de LCP

Reconduit pour un nouveau mandat de trois ans à la tête de la chaîne parlementaire, Bertrand Delais estime que la situation reste fragile dans un contexte concurrentiel pour la chaîne, qui a pris 20% d’audience depuis 2018 et qui doit monter en puissance.

Article rédigé par Didier Si Ammour
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Bertrand Delais, président de LCP AN. (CAPTURE D'ÉCRAN DAILYMOTION)

L'Assemblée nationale vient de reconduire Bertrand Delais à la présidence de la chaîne parlementaire LCP pour trois nouvelles années. Il présente ce second mandat comme celui de la consolidation de ce qui a été entrepris depuis 2018. "Quand j'étais arrivé à l'époque, j'avais qualifié la chaîne de 'belle endormie'. Elle s'est réveillée, avec un vrai succès, puisqu'on a pris près de 20% d'audience en trois ans. Simplement, les choses sont toujours fragiles. On est quand même dans un environnement très concurrentiel. Donc je pense qu'il faut maintenant monter en puissance", assure Bertrand Delais.

"Il me semble que le confinement va accélérer l'émergence des plateformes, le cadre très protecteur de la TNT, et du canal 13 pour nous, ne durera sans doute pas, poursuit le dirigeant. Il va falloir maintenant imposer la marque LCP, qui est déjà performante sur Twitter avec près de 600 000 followers, qui est déjà performante évidemment en télé, qui est performante aussi maintenant sur le site. Mais il faut poursuivre ce travail pour pouvoir affronter la mutation qui s'impose à nous."

La chaîne a mis à l’antenne des visages connus, comme Patrick Cohen, Maïtena Biraben, Guy Lagache, Daphné Roulier. Plus qu’une stratégie éditoriale, "il y a la volonté de réinternaliser la production et il fallait trouver des passeurs qui incarnaient une désinstitutionnalisation formelle, pour mieux faire passer le fond, qui est la défense de la démocratie parlementaire", explique le dirigeant. "Il y a des passeurs connus ou moins connus, certains venant de la chaîne, telle Brigitte Boucher."

Relations avec Public Sénat et France Télévisions

Seul candidat à ce mandat de président LCP, Bertrand Delais, présenté comme proche de la majorité et surtout du président de la République juge que "c'est de la connerie" de penser qu’il était inutile de se présenter contre lui. Élu à l’unanimité, il rappelle que "quand il y a un premier renouvellement, le jeu est toujours très fermé." Concernant un éventuel antagonisme avec Emmanuel Kessler, le président la chaîne Public Sénat qu’il a beaucoup critiqué lors de son audition, "ce n’est pas une affaire de personne. On a beaucoup monté notre audience, et il y a toujours eu un primat de LCP sur Public Sénat, car il y a un primat de fait de l’Assemblée nationale sur le Sénat dans le débat politique. Il y avait un différentiel d’audience de 25% et pendant mon mandat, ce différentiel est allé jusqu’à 60% certains mois. Cela devient un problème, non pas pour Public Sénat, mais pour l’ensemble du canal 13. Je n’ai rien fait d’autre que de rappeler ces réalités, car on m’interpellait sur mes audiences."

Avec le successeur d’Emmanuel Kessler, Christopher Baldelli, Bertrand Delais veut poursuivre la mutualisation, la stratégie de complémentarité entre les deux chaînes. Lesquelles ont, selon le patron de LCP, "une mission de service public. Et la question à un moment donné du rapprochement avec France Télévisions devra se poser. Non pas de rentrer dans le groupe France Télévisions, mais on réfléchit et un accord cadre est en train d’être rédigé entre les deux entités. Car on a un budget global de 35 millions pour le canal 13. C’est beaucoup d’argent, mais peu pour faire de la télévision."

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