Numérique et diversification au menu de la refonte de Libé
Il faut "rompre avec la verticale figée de l'écrit" disait en début de semaine l'un des dirigeants de Libé, Pierre Fraidenraich, dans une interview au Figaro. Quand on est un pilier de la presse écrite, "rompre avec la verticale figée de l'écrit" est forcément synonyme de changement en vue. Pas de surprise : Libé a frôlé la faillite, a été plongée dans une grave crise de confiance, se vend mal (il est passé sous la barre des 100.000 exemplaires par jour) et a surtout de nouveaux actionnaires, notamment le milliardaire Patrick Drahi, qui n'ont jamais caché leur volonté de dépoussiérer un peu le quotidien. Mais ça se précise : c'est lundi que le projet de réforme sera présenté en comité d'entreprise.
Réorganisation en pôles multimédia
Un projet qui aura deux mots-clé : diversification et numérique. "Tout doit être pensé à partir du numérique" , nous dit-on, avec une fusion des équipes qui travaillent pour le journal et celles qui travaillent pour le site Internet. La rédaction devrait être réorganisé en pôles multimédia, avec par exemple le pôle "Pouvoirs" qui pourrait regrouper service politique et économique. Ensuite Libé veut être autre chose qu'un journal, avec de la vidéo et avec une radio Libé. Des discussions ont été entamées avec le CSA pour obtenir une fréquence.
Une cinquantaine de postes devraient être supprimés
Le tout avec moins de salariés. Objectif : supprimer environ une cinquantaine de poste sur 250. De "nouvelles mesures sociales" nous dit-on seront présentées lundi. Un plan de départs volontaires a déjà été lancé mais les candidats n'ont pas été très nombreux et les syndicats s'interrogent : le plan de départs volontaires va-t-il devenir un plan de départs contraints ?
Se diversifier pour ne pas mourir
Quant aux autres projets - "café Libé", espace culturel ou réseau social - évoqués par les nouveaux propriétaires au grand dam de la rédaction, ils ne devraient pas partie du projet qui sera présenté lundi. Cela ne veut pas dire que ces pistes sont abandonnées : aujourd'hui, peu d'entreprises de presse peuvent se permettre de faire seulement de la presse. Les journaux organisent depuis longtemps des forum, des croisières, des salons d'entreprises, des épreuves sportives pour financer le papier. Et ce n'est pas propre à la France. En Allemagne par exemple, le quotidien Bild a lancé un site de vente en ligne où on achète des mugs ou des maillots de foot. Capitaliser sur la marque, se diversifier pour ne pas mourir : c'est peut-être ça aussi la presse de demain.
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