"On a écrit à Angela Merkel, pour l'instant, pas de réponse " : le créateur de la série "Parlement" souhaite faire tourner l’ancienne chancelière
Noé Debré est le créateur et scénariste de la série humoristique "Parlement" dont la troisième saison est diffusée sur la plateforme numérique france.tv. La série, qui a été primée au festival de la fiction de La Rochelle en 2023, et dont les intrigues se déroulaient au Parlement a déménagé pour se retrouver à la Commission européenne à Bruxelles. Il nous dévoile quelques coulisses de cette nouvelle saison avec toujours en tête, l’objectif de mieux faire connaître les institutions européennes au grand public, mais dans la bonne humeur.
franceinfo : C’est un pari fou que de faire une série comique sur les coulisses des institutions européennes. Dans cette troisième saison, on retrouve l'assistant parlementaire, Samy, qui n'est plus le candide de la première saison et qui est désormais, conseiller politique. Que va-t-il lui arriver dans cette saison ?
Noé Debré : Il est devenu conseiller politique et Valentine Cantel, la députée pour laquelle il travaille au cours de la saison 2, revient pour devenir commissaire. Samy va l'aider à passer ses auditions parlementaires, s'ensuivront quelques conflits. On va raconter un nouveau chapitre de la vie politique à Bruxelles, qui est la guerre entre les institutions, la Commission et le Parlement.
Il y a toujours cette batterie de personnages plus loufoques les uns que les autres. Ce sont des personnages existants ou du moins est-ce que vous vous êtes inspiré de personnages existants ?
Toute ressemblance avec un personnage existant est évidemment fortuite ! On s'inspire plutôt de situations que de personnes.
Alors, comment vous documentez-vous ?
C'est très simple, on écrit vraiment sur place. On se fait accréditer au Parlement avec mes coauteurs et on rentre dans le Parlement. C'est un lieu assez ouvert. On pousse des portes, on s'assoit, là où on peut et puis on emmène les gens déjeuner, prendre un café. Surtout avec les assistants parlementaires parce que ce sont eux qui racontent les meilleures anecdotes.
"On raconte aux assistants parlementaires ce qu'on a en tête et ils nous disent comment ça se passe. Très souvent, ce qu'ils nous disent est beaucoup plus marrant, surprenant, intéressant que ce qu'on invente."
Noé Debré, scénaristeà franceinfo
Jusqu'à la fin de la première saison, vous tourniez dans le véritable Parlement et là, la nouveauté pour cette année, c'est que vous avez pu tourner à la Commission européenne à Bruxelles. Est-ce que ça a été facile d’ouvrir les portes ?
Pas du tout. Cela a été une vraie campagne pour ouvrir celles du Parlement et pour réussir à tourner là-bas, mais maintenant, ils nous font confiance. Pour la Commission, ça a été tout un nouveau travail de conviction à faire. Ce n'était pas évident parce qu'en plus, on tourne dans le bâtiment qui s'appelle le Berlaymont, là où se trouvent tous les commissaires. C'est le bâtiment central, c'est le QG, c'est vraiment l'Elysée.
Quelle est la réaction des politiques qui vous croisent ? J'imagine que ce n'est pas anodin d'avoir une équipe de tournage avec des acteurs qui jouent le rôle de ses commissaires ou de ses parlementaires. La série se moque d'eux, ils le prennent bien ?
Je crois que oui. Ils y voient peut-être l'intérêt qu'il y a à faire une série sur les institutions européennes pour que les gens puissent comprendre ce qui s'y passe, en avoir un peu une topographie etc. Et souvent, c'est très sympathique. Dans cette saison, on a une véritable commissaire de qui apparaît, Margrethe Vestager. On y voit aussi Manon Aubry de la France insoumise dès le premier épisode.
Il y a d'autres personnalités que vous aimeriez intégrer dans le scénario et qui n'a pas encore dit oui ?
On a écrit à Angela Merkel, mais pour l'instant, pas de réponse. C'est marrant d'avoir des gens qui apparaissent parce que les faire venir est déjà une expérience très drôle. La difficulté, c'est qu'on n'a pas des marges de manœuvre énormes. On a un rythme assez serré quand on tourne et eux ont des agendas littéralement de ministre. Faire fonctionner les deux ensemble, ça n'est pas toujours évident.
Il fallait absolument que ce soit une comédie ?
Mon intuition, c'est qu'il fallait en faire une comédie parce que les institutions européennes sont une métaphore de la complexité du monde. La force de la comédie, c'est que plus les choses sont compliquées, plus le personnage est paumé, plus on rit.
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