Pas de femmes journalistes en Egypte? RSF change de position
C'est le témoignage de Caroline Sinz qui a décidé RSF à réagir. Hier soir, dans un reportage diffusé sur France 3, la journaliste a raconté les violences sexuelles dont elle a été victime, alors qu'elle couvrait les manifestations place Tahrir. Et elle n'est pas la seule... Hier également, une journaliste américaine a été agressée par des policiers. En février dernier, une reporter, elle aussi des Etats-Unis avait subi des violences sexuelles, toujours sur la place Tahrir.
Tout cela a inspiré à Reporters Sans Frontières ce conseil inédit : "Les rédactions doivent cesser momentanément d'envoyer des femmes journalistes en reportage en Egypte" . Un conseil qui a provoqué un véritable tollé. Les syndicats de la profession sont montés au créneau, estimant que les femmes reporters avaient "leur place partout" . Envoyer seulement des hommes reviendrait à "donner raison aux agresseurs" , estime Claude Guibal, qui travaille depuis 15 ans en Egypte pour Radio France.
Face à ces critiques, très nombreuses, Reporters Sans Frontières a décidé de machine arrière. Un deuxième communiqué a été publié dans l'après-midi : RSF renonce à tout conseil sur les femmes journalistes. "Le premier communiqué avait été fait sous le coup de l'émotion, il est
vrai que nous n'avons pas à prendre cette décision à la place des
rédactions" reconnaît Gilles Lordet, l'un des responsables de l'organisation.
Rétropédalage en règle, donc, chez RSF, qui continue malgré tout évidemment à conseiller la plus grande prudence aux journalistes qui travaillent ou travailleront dans les prochains jours en Egypte.
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