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Primaires socialistes : BFM TV, LCI et i-Télé recadrées par le CSA

Au lendemain de la primaire socialiste, plusieurs chaînes sont dans le viseur du conseil supérieur de l'audiovisuel, dont BFM TV, LCI et I-Télé. Elles n'ont pas respecté la règle du temps de parole et ont laissé trop de place aux représentants du parti socialiste.
Article rédigé par Céline Asselot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

La sacro-sainte règle du temps de parole, édictée par le conseil supérieur de l'audiovisuel, s'applique à toutes les télévisions et les radios : pour une heure de temps d'antenne accordée à l'opposition, il faut donner au moins une heure à demie à deux heures de temps d'antenne à la majorité (plus de détails ici).
_ Avec la primaire socialiste, les débats, les discours, les réactions, certaines chaînes ont accordé beaucoup plus de temps aux socialistes que ne prévoit cette règle. Et parmi les chaînes où d'importants écarts ont été constatés, figurent BFM TV, LCI et i-Télé. Leurs dirigeants ont été convoqués ce matin par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel pour une séance d'explication. Après une séance plénière, le CSA communiquera mercredi sur d'éventuelles sanctions, qui peuvent aller de la lecture d'un communiqué à l'antenne au paiement d'une amende. Le plus vraisemblable reste que le conseil décide d'une sévère mise en garde.

Interview de Nicolas Sarkozy sur TF1 et France 2

Dans les prochaines semaines, les chaînes vont donner davantage la parole aux membres de la majorité. Une grande interview du chef de l'Etat est notamment en préparation : Nicolas Sarkozy devrait s'exprimer la semaine prochaine lors d'une émission diffusée simultanément sur TF1 et sur France 2. On parle du 24, lundi prochain, mais la date et les modalités restent encore à confirmer. Tout est en négociations, nous dit-on à TF1. Ce qui est sûr, c'est que cette intervention se fera sous la forme d'une interview, menée par deux journalistes : Yves Calvi pour France 2 et Jean-Pierre Pernaut pour TF1.

Alors, c'est évidemment pour le chef de l'Etat et plus généralement pour l'UMP une manière de reprendre la main mais cette interview ne permettra pas aux médias de régler la question du temps de parole : Nicolas Sarkozy devrait s'exprimer sur la crise, l'Europe, les banques, autant de sujets qui ne concernent pas la politique nationale et qui ne sont donc pas décomptés par le CSA. Pour rééquilibrer la balance, les médias vont donc inviter d'autres représentants de l'UMP. Et ce sera le cas, dès ce soir, avec François Fillon invité du JT de France 2.

Hollande, "le triomphe de monsieur Ordinaire"

Pendant ce temps-là, ce qui retient l'attention des médias étrangers, c'est le duel annoncé entre François Hollande et Nicolas Sarkozy. La presse internationale avait assez peu suivi le processus des primaires mais le résultat du scrutin est très commenté. Et même si, il faut le rappeler, Nicolas Sarkozy n'est pas officiellement candidat à sa succession, les médias étrangers comparent abondamment les deux hommes, non pas sur leurs idées mais sur leur caractère. François Hollande, "intellectuel, jovial, l'anti-Sarkozy" titre le Washington Post. "Autant Sarko est exubérant, extraverti" dit le quotidien italien La Stampa... "autant Hollande est réservé, mesuré, avec l'ironie typique de la timidité". En Allemagne, le journal Stern est plus critique, parlant d'un homme "conciliant mais fade". Mais ce que notent la plupart des articles consacrés aujourd'hui au candidat socialiste, c'est que son tempérament pourrait correspondre aux attentes des Français.

Dans un article intitulé "le triomphe de monsieur Ordinaire", The Guardian, en Grande Bretagne, note que les Français, lassés de "l'impétueux Nicolas Sarkozy" pourraient plébisciter ce François Hollande "spitiruel, bien intentionné, normal... quoiqu'un peu ennuyeux".

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