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Prix Albert-Londres remis en Turquie : "Nous sommes allés là où le journalisme souffre terriblement"

Le prix Albert-Londres a été remis à Istanbul lundi 22 octobre, alors que s'opère en Turquie "une entreprise de déconstruction de la démocratie", selon la présidente du jury, Annick Cojean.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La présidente du jury Annick Cojean a salué la "rigueur" du travail d'Élise Vincent, journaliste au "Monde" et lauréate du 80e prix Albert-Londres pour sa série d'enquêtes sur la radicalisation en France. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Un "geste de solidarité" avec les nombreux journalistes victimes d'une répression inédite de la part du président Erdogan. Tel est le message qu'ont voulu envoyer les jurés du prestigieux prix Albert-Londres, remis lundi 22 octobre à Istanbul. "Nous sommes allés là où le journalisme souffre terriblement", explique Annick Cojean, la présidente du jury, invitée mardi 23 octobre sur franceinfo.

Un vent mauvais sur l'information

On a dit aux journalistes turcs : on est là, on est vigilants, on est concernés, ce qui vous arrive nous importe"

Annick Cojean

sur franceinfo

"Il se passe en Turquie une entreprise de déconstruction de la démocratie méthodique, semaine après semaine", selon Annick Cojean. "Un vent mauvais souffle actuellement un peu partout sur l'information", ajoute-t-elle, évoquant notamment la situation de la presse en Russie, aux États-Unis, au Mexique ou dans d'autres pays européens.

Une enquête fleuve sur la tomate industrielle

Le 80e prix Albert-Londres de la presse écrite a consacré Élise Vincent, journaliste au Monde, pour une série d'enquêtes sur la radicalisation en France (jihadisme, extrême-droite, antisémisme). "Une rigueur dans son travail, une élégance dans son écriture" ont convaincu le jury, selon sa consoeur du Monde Annick Cojean.

Le trio formé par Marjolaine Grappe, Christophe Barreyre et Mathieu Cellard a remporté le prix dans la catégorie Audiovisuel pour Les hommes du dictateur, un documentaire Arte qui raconte comment le régime de Kim Jong-un finance son programme nucléaire via des détournements de fonds colossaux. 

Le journaliste indépendant Jean-Baptiste Malet a reçu le Prix du Livre, deuxième édition de cette catégorie, pour L'Empire de l'or rouge (Fayard), une enquête au long cours qui prend l'exemple de la tomate industrielle pour dépeindre le "capitalisme globalisé".

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