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Télévision : après avoir soigné son cancer de la mâchoire, Guillaume Durand anime "Au bonheur des livres" sur Public Sénat

À l'affût d’un "Bonjour tristesse", l'animateur se confie sur sa nouvelle émission. Il était l'invité de franceinfo.
Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié Mis à jour
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Guillaume Durand (franceinfo)

Le journaliste et écrivain Guillaume Durand revient sur Public Sénat à partir du 13 octobre 2023 pour animer l’émission "Au bonheur des livres", chaque vendredi à 23 heures. Après avoir soigné son cancer de la mâchoire, il succède à Denis Olivennes, avec pour objectif de faire découvrir de nouveaux écrivains, comme Patrick Modiano en son temps devenu par la suite prix Nobel de Littérature.

franceinfo : Le 13 octobre prochain, vous reprenez, le vendredi à 23 heures, l'émission littéraire de la chaîne Public Sénat "Au bonheur des livres" que présentait jusqu'ici Denis Olivennes. Avant toute chose, comment allez-vous ?

Guillaume Durand : Ca va très bien, autrement je ne serais pas là ce matin ! J'ai souvent parlé de cette affaire parce que vous connaissez le livre Mars de Fritz Zorn, qui est un des premiers grands livres sur le cancer, absolument admirable. Un bourgeois suisse a l'impression que ce cancer lui est tombé sur la tête à cause de ce qu’a été sa famille d'hypocrites de Zurich, etc. Et ce livre, quand je l'ai lu malade, je l'ai trouvé absolument insupportable parce qu'il donnait l'impression que c'était une fatalité. J'étais dans mon lit comme si je devais expier quelque chose, alors que je n'ai jamais bu, ma carrière de drogué a été très limitée et je ne me rue pas sur le beurre, donc c'est vraiment une sorte de destin qui s'abat sur vous avec des médecins formidables. Mon problème de mâchoire ne m'empêche pas de parler, je suis une sorte de cyborg, et il faut prendre ça avec une certaine forme de gaieté. Et espérer tomber, puisqu'on parle de rentrée littéraire, sur La Place de l'étoile de Patrick Modiano (1968) dont on n’avait jamais entendu parler et qui deviendra prix Nobel de littérature en 2014. C'est ça qu'on attend. 490 livres arrivent que vous lisez comme ça, moi, je lis par passion et pour des raisons professionnelles. On est à l'affût de ça et on cherche Bonjour tristesse.

C'est une revanche sur la maladie de revenir ?  

Oubliez la revanche avec moi... Je n'ai pas l'intention de finir ma carrière sous perfusion. En venant ce matin, je réfléchissais, jamais je n'ai demandé quelque chose. C'est-à-dire qu'il y a toujours quelqu'un, là, c'est Christopher Baldelli, le patron de Public Sénat, qui m'a téléphoné. Ça s'est passé après avoir reçu le prix Renaudot Essai pour Déjeunons sur l'herbe aux éditions Bouquins en 2022, il m'a appelé en me disant : "Ce serait bien que tu nous rejoignes". J'avais travaillé avec lui à France 2 en grande liberté et donc j'ai dit oui après avoir réfléchi.

Alors, qu'est-ce qu'il faut changer à cette émission ? Vous aviez succédé au "Bouillon de culture" de Bernard Pivot avec "Campus" en 2001. Qu'est-ce qu'il faut faire comme émission littéraire en 2023 ? Il y a déjà "La Grande librairie" d'Augustin Trapenard.

Le constat, c'est qu'il y en a très peu. Il en va de même pour la peinture. Le problème, c'est qu'on est très coupable. C'est-à-dire qu'on sur-commente l'intervention du président de la République d’hier soir et on sous-commente la rétrospective de Nicolas de Staël au Musée d'art moderne. C'est de notre faute quelque part.

Alors, de quel livre vous avez envie de parler ? Vous faites partie du prix Maison Rouge à Biarritz et vous avez beaucoup lu cet été.

On a deux solutions quand on démarre après les autres. Soit on reprend les livres dont tout le monde a parlé, soit on se dit qu'on va aller vers quelque chose qui est plus lié à l'actualité et on va essayer de faire découvrir aux gens de nouveaux talents.

Qu'avez-vous choisi ?

Pour le moment, on a rien choisi du tout. On aimerait bien recevoir Patrick Modiano, car son livre La Danseuse sort juste au moment où l'émission démarre.

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