Virage éditorial pour le magazine "Elle" qui va multiplier "les enquêtes révélant des violences sexuelles et sexistes"

Sous l’impulsion d’une nouvelle rédactrice en chef, la journaliste Ava Djamshidi, l'hebdomadaire féminin renforce sa ligne "police justice".
Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Ava Djamshidi, le 20 février 2024. (RADIOFRANCE / FRANCEINFO)

Elle a récemment révélé des témoignages d'agressions sexuelles contre le psychanalyste Gérard Miller. La journaliste, Ava Djamshidi, a pris ses fonctions de rédactrice en chef du magazine en septembre 2023, après avoir été grand reporter pendant plus de trois ans et de nombreuses années au journal Le Parisien. Elle explique qu'il y a "clairement un virage éditorial qui a été impulsé par la directrice du magazine, Véronique Philipponnat" et que le magazine "a effectivement pour ambition de contribuer à la révélation d'enquêtes sur la question des violences sexuelles et sexistes".

Et pour accompagner ce changement de ligne éditoriale, le magazine a "décidé aussi de se renforcer un peu sur la partie police justice, puisque ces enquêtes nécessitent une expertise très particulière. Notamment dans la nécessité qu'on a de recouper ces informations et de maîtriser tout cet environnement juridique, qui entoure ces sujets", explique la nouvelle rédactrice en chef. Et le magazine a donc choisi "d'embaucher Cécile Ollivier, de BFMTV, qui nous aide et qui travaille effectivement sur ces dossiers".

"On a conscience qu'on va bouleverser des vies"

Ava Djamshidi revient sur la première publication de témoignages, par son magazine, contre Gérard Miller et se souvient que "quelques heures après la publication de leur travail", les journalistes ont été "littéralement submergés d'appels, de messages, de mails, de femmes qui disaient avoir été victimes de Gérard Miller". "Toutes ces femmes sont revenues sur des détails" tenus confidentiels, précise la journaliste et donc le magazine a publié une seconde enquête avec "les 40 témoignages de femmes" dont ils ont pu "vérifier la véracité des propos".

Gérard Miller, notamment, bénéficie de la présomption d'innocence. Et Ava Djamshidi assure qu'"à la veille de la parution de ce genre d'enquête", elle et sa rédaction ont "vraiment conscience de la gravité des faits que l'on va porter à la connaissance du grand public". "On a conscience qu'on va bouleverser des vies. Les vies de toutes les femmes qui pourraient se reconnaître dans les témoignages que l'on va publier. Mais on a également la conscience que l'on va bouleverser celle de la personne qui est mise en cause, que l'on prévient, que l'on soumet à ce que l'on appelle le contradictoire, c'est-à-dire qu'on lui oppose les faits qui lui sont reprochés par ses victimes, et dont on publie d'ailleurs les réponses", explique la nouvelle rédactrice en chef du magazine.

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