Des progrès dans le cancer de la thyroïde
De gros progrès ont été réalisés dans le traitement du
cancer de la thyroïde mais aussi dans le diagnostic. Si l'on parvient à guérir,
85% des cancers de la thyroïde, 250 à 300 restent réfractaires aux traitements
habituels et entraînent la mort. Pour la première fois, une molécule –le
sorafenib- a montré son efficacité sur ces patients en échec.
L'étude a été présentée à Chicago il y a quelques jours. Elle
montre que cet anticancéreux bloque la division des cellules cancéreuses et
bloque aussi la formation des vaisseaux sanguins qui nourrissent la tumeur,
explique le Pr Martin Schlumberger, chef du service de médecine nucléaire et du
département d'imagerie médicale de l'Institut Gustave Roussy à Villejuif.
Ces deux mécanismes doublent la survie des malades atteints
de ces cancers graves qui résistent aux traitements habituels. Ils ont une
survie plus longue, et sans progression de leur cancer, donc sans
hospitalisation et autres symptômes. C'est la première fois qu'un médicament -à
prendre par voie orale en plus- donne ce résultat dans ce type de cancer.
Traiter en irradiant moins
Le traitement habituel consiste à retirer la thyroïde
entièrement, puis à avaler un comprimé d'iode radioactif. L'iode radioactif sur
fixe sur le cou, à la place laissée par la tumeur. Cela permet de détruire les
cellules cancéreuses qui pourraient subsister dans cette zone. Les études ont
montré qu'on pouvait réduire les doses d'iode radioactif, tout en détruisant
aussi bien les dernières cellules qui subsistent de la thyroïde. Il y a donc
moins d'effets secondaires pour les patients.
Des progrès réalisés dans le dépistage et le diagnostic
On dépiste les cancers de la thyroïde par des échographies
sur lesquelles on recherche dans le cou des nodules sur la thyroïde. Certains
sont bénins, d'autres malins. Avant, on enlevait la thyroïde, dès qu'on
détectait des nodules litigieux et l'on pratiquait des chirurgies de la
thyroïde injustifiées.
Aujourd'hui, on peut affiner les résultats de l'échographie.
Quand on hésite, on fait une ponction qui va être analysée grâce à un nouveau
test qui permet d'explorer l'expression des gènes des nodules indéterminés. Cela
permet de ne plus enlever pour rien la thyroïde.
Le Pr Martin Schlumberger vient de publier Faut-il avoir peur de la radioactivité ? chez Odile Jacob
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