Greffe de reins : favoriser les donneurs vivants
En France, depuis la loi de bioéthique de 2004, les
conditions qui encadrent le don d'un rein de son vivant se sont assouplies. Si
ces dons ont depuis augmenté progressivement, ils restent encore modestes. La
transplantation rénale à partir d'un donneur vivant ne représente actuellement
que 12% des reins greffés dans notre pays, contre 38% au Royaume ou 45% en
Suède. Pourquoi un tel retard et comment faire pour augmenter cette pratique
dans les meilleurs conditions pour les donneurs et pour les receveurs ?
Pour donner un rein, il faut être proche du malade (famille,
conjoint, concubin, ami), explique Emmanuelle Prada-Bordenave, directrice de
l'agence de Biomedecine, l'établissement public dont l'une des missions est de
promouvoir le don d'organes. "Le donneur est auditionné et doit consentir
devant un tribunal de grande instance. C'est le comité qui va autoriser ou non
la greffe. "
Le retard de la France se comble rapidement. Il est
principalement dû au fait que le pays s'en fortement engagé depuis des années
sur le prélèvement sur personnes décédées car le prélèvement sur le donneur
vivant pose un problème sur le plan médical. "On va porter atteinte
à l'intégrité du corps humain d'une personne en parfaite santé, dans l'intérêt
d'un proche. "
Avec le recul, les médecins en sont désormais certains les
greffes de reins réalisées à partir d'un donneur vivant donnent de meilleurs
résultats. Et l'une des propositions des Etats Généraux est donc d'encourager
ce type de dons.
L'agence de biomédecine prépare une campagne d'information
sur le sujet. Depuis plusieurs années, elle a informé les professionnels que
les résultats de ces greffes étaient bons et souvent meilleurs que celles
faites avec des donneurs décédés. Lorsqu'il y a un proche susceptible de donner
il faut l'encourager. C'est le but de la campagne qui sera faite pour la
première fois auprès du grand public. Ce n'est pas pour autant qu'il faut
diminuer les dons après décès, il ne faut pas brouiller le message.
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