Le lien entre l'hyperactivité et la surdité
Jusqu'à présent, on expliquait le lien entre l'hyperactivité
et la surdité par la frustration des enfants hyperactifs lorsqu'il fallait
communiquer ou interagir avec le monde extérieur.
Une explication purement
psychologique qui vient d'être bousculée par les résultats d'une équipe de
chercheurs américains de l'Albert Einstein College of medicine à New York.
Tout a commencé par hasard
Une jeune étudiante du laboratoire, Michelle Antoine,
remarque le comportement étrange de ses souris dans leur cage. Elles montent
des signes d'hyperactivité. On les voit tourner en rond, avoir des mouvements
répétitifs. Des symptômes très spécifiques de l'hyperactivité chez le rongeur.
La jeune étudiante, intriguée, découvre que non seulement dans cette lignée,
les souris souffrent d'hyperactivité mais qu'en plus, elles sont sourdes et
souffrent de troubles de l'équilibre.
Pour explorer les rouages biologiques entre ces troubles
bien différents, la chercheuse décide d'explorer les gènes de ces souris et
découvre une mutation sur le gène SLC-12-A-2, qui existe aussi chez l'homme.
Les conséquences d'une mutation
Grâce à différentes manipulations génétiques, la chercheuse
et son équipe vont découvrir que l'hyperactivité apparait chez les souris non
pas quand le gène est mis en sommeil dans le cerveau mais, quand il est éteint
précisément dans l'oreille interne des souris. Autrement dit, ce n'est pas une
trouble d'origine cérébrale mais un trouble d'origine périphérique.
Une conception originale
Dans l'oreille interne, la mise en sommeil du gène provoque
une détérioration du liquide dans lequel baignent les cellules chargées de
transmettre les informations sur les sons et sur la position du corps dans
l'espace. Cela provoque une rupture dans la remontée des informations qui
a des conséquences chimiques sur le cerveau.
Dans une région centrale, on voit deux types de protéines
s'accumuler en grande quantité. Or, ces protéines jouent un rôle dans le
contrôle des mouvements. Quand les taux sont anormalement élevés le contrôle
n'est plus possible et le cerveau est saturé de messages chimiques qui poussent
l'animal à bouger en permanence.
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