Kerviel, Clearstream : la place de la communication dans les procès
Radios, télévisions, journaux, sites Internet... Lors des grands procès, les représentants des médias sont désormais très nombreux. "La pression médiatique est très forte, le client n'en a pas l'habitude, les avocats n'ont pas forcément le temps de la gérer" explique Patricia Chapelotte, conseillère en communication. "C'est là que nous devenons utile."
De Jérôme Kerviel à Jean-Louis Gergorin pendant l'affaire Clearstream, Patricia Chapelotte est intervenue auprès de clients "très sollicités" , "pour protéger leur image" . En ce qui concerne l'ex-trader, "on veillait à ce que l'opinion publique ait l'image d'un jeune homme modeste, qui a gravi les échelons. Pas d'un trader en Porsche partant en virée à Deauville. Ce qu'il n'est pas d'ailleurs."
Pendant toute l'affaire, Patricia Chapelotte a échafaudé une stratégie de communication. "Pendant l'instruction, on a refusé toutes les interviews. Mais on rencontrait les journalistes en "off" pour leur expliquer les enjeux, les termes techniques" explique-t-elle. "Ensuite, avant le procès, il fallait prendre la parole, expliquer la position de mon client, mais de manière parcimonieuse". Sans l'accord de sa conseillère, Jérôme Kerviel décida un mois avant le procès de publier un livre. Une erreur selon Patricia Chapelotte : "il avait dévoilé une grande partie de la stratégie de défense dans le livre. Et surtout, il avait déplu aux magistrats, qui avaient l'impression qu'il cherchait avant tout à convaincre le public et pas. Un procès se gagne dans le prétoire, pas dans les médias."
"De Kerviel à Clearstream : l'art de communiquer pendant les grands procès" de Patricia Chapelotte, aux éditions Eyrolles.
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