Le numérique est-il la planche de salut de la presse quotidienne régionale ?
Face à la baisse des ventes, face à la baisse des recettes publicitaires, le numérique peut-il sauver la presse régionale ? A voir les stratégies déployées par plusieurs groupes de presse, qui diversifient, innovent, testent de nouvelles offres, la réponse est oui. "Le comportement des gens évolue et il faut absolument qu'on réoriente et qu'on réinvente nos offres éditoriales" indique Michel Habouzit, directeur général du groupe Centre-France La Montagne. "C'est la seule manière d'assurer la pérennité de notre groupe." Le groupe a annoncé cette semaine la suppression de 230 postes dans ses quotidiens (La Montagne, Le Populaire du Centre, le Berry Républicain ...) mais la création de 60 postes dans le numérique.
Stratégie identique chez Ouest-France , qui va supprimer 137 postes mais qui mise sur le web. Le groupe a lancé cette semaine L'Edition du Soir , un quotidien sur tablette numérique. L'expérience, tentée par Le Soir en Belgique ou El Mundo en Espagne, est une première nationale.
Un pic d'audience sur le web entre 18h et minuit
"On aura une partie actu et une partie magazine, avec des contenus propres. Dans le premier numéro, le sujet sur les pêcheurs de Fukushima, qui était traité par de la vidéo, a très bien marché" note Fabrice Bazard, directeur du développement numérique chez Ouest-France . Le quotidien sera disponible tous les soirs à 18h, au prix de 89 centimes d'euros. "On se rend compte qu'il y a un pic de fréquentation des sites entre 18h et minuit. On veut capter ce lectorat-là."
Mais ce n'est pas demain que L'Edition du Soir compensera la baisse des ventes de Ouest-France : l'objectif est de réunir 13.000 abonnés pour la version numérique... contre 750.000 exemplaires vendus pour la version papier. "Ca commence doucement mais le nombre de tablettes va exploser en France" , prédit Fabrice Bazard. "Le but, c'est de profiter de tous nos supports, d'encourager le rebond de l'un à l'autre, à tout moment de la journée. Désormais, l'information est permanente."
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