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Libération : "trouver des ressources ne peut pas être le coeur du projet"

Le navire "Libé" est en pleine tempête. Le capitaine Nicolas Demorand vient de démissionner. Le journal va-t-il trouver un nouveau cap ou pourrait-il être la prochaine victime de la crise de la presse ? L'analyse de Jean-Marie Charon, sociologue des médias.
Article rédigé par Céline Asselot
Radio France
Publié Mis à jour
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Il a décidé de jeter l'éponge. Jeudi matin, le directeur de Libération, Nicolas Demorand, a présenté sa démission. Très contesté, le patron du journal se défend et affirme sur le plateau de Canal+ avoir "fait tout ce qu'il a pu pour Libération ."

Cette démission intervient dans un contexte très difficile. Les ventes chutent, les finances sont dans le rouge et un bras de fer oppose les salariés et les actionnaires. Libération doit-il devenir une marque, déployer un réseau social, un espace culturel, un café, comme le souhaite son actionnaire Bruno Ledoux ? Doit-il - peut-il - rester un journal de référence, comme le rêvent les salariés ? A 40 ans, Libé est en pleine crise d'identité.

"Ca n'a pas de sens de travailler sur la marque Libé s'il n'y a pas de projet éditorial fort"

"Trouver des ressources complémentaires ne peut pas être le coeur du projet" affirme le sociologue des médias Jean-Marie Charon. "ça n'a pas de sens de travailler sur la marque "Libération" ou sur l'ouverture du lieu s'il n'y a pas un projet éditorial fort. Diversifier les activités ne peut être qu'un accompagnement du projet." En Grande-Bretagne, par exemple, le journal The Guardian a certes ouvert un café pour diversifier ses revenus, mais a également "beaucoup investi dans le numérique."

Pour le sociologue des médias, "beaucoup d'actionnaires de journaux en France n'ont pas compris l'ampleur de la tâche. Il faut de nouveaux moyens pour opérer la révolution numérique. Libération aurait besoin d'une dizaine de développeurs informatiques et de designers pour se hisser au niveau des principaux concurrents, comme lemonde.fr ou lefigaro.fr"

 

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