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Ukraine : "les séparatistes sont très agressifs avec les journalistes"

Pressions, menaces et même agressions... Les reporters qui couvrent les événements en Ukraine ont des conditions de travail de plus en plus difficiles, selon la Fédération Internationale des Journalistes. Témoignage de la correspondante de France 24 à Moscou, Ksenia Bolchakova, qui revient de Donetsk, dans l'est du pays.
Article rédigé par Céline Asselot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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20 reporters
russes interdits d'entrée en Ukraine, une équipe de la BBC menacée dans l'est
du pays, un photographe agressé, des journalistes brièvement détenus par des
hommes armés... La liste établie par la Fédération internationale des
journalistes s'allonge de manière inquiétante. La FIJ, qui représente quelque
600.000 journalistes dans une centaine de pays, appelle dans un communiqué
"toutes les parties à respecter la liberté de mouvement et les droits de
tous les journalistes
", au moment où le pays connaît un regain de tension
avec l'attaque séparatiste à l'est du pays.

"C'est
vrai que c'est difficile car il y a une vraie colère des séparatistes, des
pro-russes, à l'encontre des médias occidentaux"
raconte la correspondante de France
24 à Moscou,, qui revient de Donetsk. "Des
militants ont exigé de voir ma carte de presse, mon passeport. J'ai la chance
d'avoir un passeport russe et ça m'a sorti de situations délicates."

Guerre de communication entre la Russie et l'Ukraine

Les
pressions existent dans les deux camps, mais de manière différente. "Du
côté ukrainien, il y a des pressions de la part des autorités"

explique Ksenia Bolchakova. "En revanche, il y a une animosité des
militants pro-russes mais pas de la police ou des autorités. Les gens sont
remontés contre les médias occidentaux. Ils étaient très agressifs dès qu'on
sortait une caméra ou un micro."

La Russie et
l'Ukraine s'accusent mutuellement de désinformation et mènent une guerre de
communication. "Les Ukrainiens ont interdit la diffusion de chaînes
russes sur leur territoire, ce qui a créé une grande colère dans les régions
russophones"
, indique Ksenia Bolchakova. "Et du côté russe, il
y a une intense campagne médiatique de propagande pour dénoncer la montée du
fascisme à Kiev, pour critiquer ce qu'ils appellent le coup d'Etat. On dit dans
certains médias que c'est piloté par l'OTAN, que l'Occident veut mener la
guerre à la Russie. C'est assez effrayant car ça fonctionne, notamment dans
certaines régions frontalières. Il y a beaucoup de Russes qui craignent une
attaque des Russes. On est dans une vraie psychose."

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