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Jardin. Une ferme florale sur le toit de l'hôpital Robert Debré à Paris

Depuis deux ans, Félix Romain et Tran-Phi Vu cultivent des fleurs sur l'un des toits de cet hôpital parisien, pour confectionner des bouquets champêtres, colorés. 

Article rédigé par franceinfo - Isabelle Morand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Cosmos, reine-marguerites, zinnias... fleurissent sur le toit de l'hopital Robert-Debré.  (ISABELLE MORAND / FERME FLORALE URBAINE / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Des centaines de fleurs poussent sur le toit de l’hôpital Robert Debré dans le 19e arrondissement à Paris. Ces cosmos, dahlias, centaurées, amarantes ont été semés ou plantés par Félix Romain et Tran-Phi Vu, les deux jeunes fondateurs de la Ferme florale urbaine.

Bouquets sur commande

Les fleurs sont cueillies chaque jour. Elles sont assemblées en bouquets. Les particuliers commandent ces bouquets deux jours ou deux heures à l’avance. Ils viennent les récupérer sur des créneaux horaires précis. La livraison à domicile est possible aussi, mais pas avant la fin de la journée de travail des floriculteurs, très occupés avec leurs 1 500 m2 de toit cultivé. 

À la fin de sa journée sur le toit, Tran-Phi Vu enfourche son vélo pour assurer les livraisons de bouquets.  (ISABELLE MORAND / FERME FLORALE URBAINE / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

À l'origine du projet

Tran-Phi et Félix ont fait leurs études ensemble, et c'est une amie de promotion qui les a sensibilisés à un état de fait : les floriculteurs français ferment les uns après les autres, ne pouvant faire face à la concurrence des Pays-Bas, pays producteur et plate-forme de transit pour la plupart des fleurs coupées, vendues chez les fleuristes

Félix Romain et Tran-Phi Vu se sont donc intéressés à la fleuristerie : "Nous aimons tous les deux les fleurs des jardins, les fleurs sauvages, celles que l'on ne trouve pas chez les fleuristes. Le projet est né d'une envie : celle de cultiver les fleurs qu'on avait envie de voir en bouquet. Des fleurs qui, aussi, n'ont pas à respecter des contraintes logistiques fortes de transport ou de chaîne du froid." 

Tran-Phi Vu et Félix Romain, les deux jeunes créateurs de la Ferme florale urbaine.  (ISABELLE MORAND / FERME FLORALE URBAINE / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Les ressources locales à la rescousse !

Félix et Tran-Phi ont démarré leur activité en mai 2019. La tâche est compliquée : le sol n’a jamais été cultivé et leur réserve des mauvaises surprises. Dans la terre, ils trouvent beaucoup de remblai, mais aussi des ordures et des sacs en plastique. Il faut décaisser, décompacter, nettoyer, et surtout enrichir un sol déserté par les vers de terre et autres bestioles bien utiles.

Pour parvenir à redonner vie à la terre, ils font appel aux ressources locales : "La société qui s'occupe des espaces verts de l'hôpital nous donnent des déchets verts. Ces déchets nous intéressent et eux n'ont pas à aller à la déchetterie, et payer pour s'en débarrasser. Nous avons aussi un partenariat avec le parc situé en face de l'hôpital. Nous récupérons une partie de leurs tontes de pelouse, des feuilles mortes du broyât pour les mettre sur nos parcelles et améliorer ainsi notre sol."

La vie, les vers de terre, les pollinisateurs sont enfin de retour sur le toit de l'hôpital...

Félix Romain, floriculteur urbain

Quand la situation sanitaire reviendra à la normale, la Ferme florale urbaine pourra recevoir des visiteurs et à organiser des ateliers pour les patients de l'hôpital.  (ISABELLE MORAND / FERME FLORALE URBAINE / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Une initiative à soutenir

Félix Romain et Tran-Phi Vu travaillent sur l’ouverture d’un nouveau site à Vitry-sur-Seine. D’autres fermes florales se sont montées à Paris, tant mieux. Quand vous achetez un bouquet chez un fleuriste, songez à leur provenance et à leur mode de production. Les roses cultivées sous serre demandent énormément d'eau ; venues d'Afrique, du Kenya notamment, elles font des milliers de kilomètres en avion. Pas terrible pour le bilan carbone.

Alors, chez votre fleuriste, n’hésitez surtout pas à demander d’où viennent les fleurs et préférez les fleurs produites localement, quand cela est possible. Une façon de soutenir la filière française de la floriculture. 

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