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Les grands enjeux du grand Paris

Les députés devaient débattre mardi 10 décembre de la création de la métropole du Grand Paris. Un sujet essentiel non seulement pour la capitale mais pour le pays tout entier. 
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Cela
paraît compliqué, on n'y comprend pas grand-chose, et pourtant,
c'est fondamental. Les débats sur l'avenir du Grand Paris qui
ont lieu en ce moment au Parlement paraissent un peu byzantins mais
ils méritent que l'on s'y arrête car ils nous concernent tous.

Le
constat est à peu près clair. L'organisation
actuelle du Grand Paris marche sur la tête.

Dans la capitale, il n'existe pas l'équivalent du Grand Lyon ou
du Grand Nantes, des structures capables de définir une vision
d'avenir, de désigner un patron, et de gérer les problèmes à la
bonne échelle. D'où,
par exemple, les difficultés rencontrées par les Franciliens pour
se loger. D'où l'idée de créer à Paris une métropole chargée
des questions stratégiques,
comme
l''urbanisme, l'environnement ou le développement économique.

C'est
ensuite que cela se complique. Le
projet actuel consiste en gros à élargir Paris en associant la
capitale et les trois départements de la petite couronne
 :
les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. 6.5
millions et demi d'habitants au total. Les communautés
d'agglomération existantes en banlieue seraient supprimées.

Cette
solution a pour avantage de changer vraiment la donne
en
créant un pouvoir fort dans le Grand Paris, capable d'imposer ses
vues aux autres acteurs, notamment dans le domaine du logement, et
d'instaurer une réelle solidarité financière entre les territoires
riches, comme La Défense, et des territoires pauvres, comme la
Seine-Saint-Denis. Ce n'est pas rien.

Malheureusement,
cette solution comporte au moins trois défauts. Le premier, c'est
que la métropole ne s'occupera pas des transports,

qui continueront d'être gérés par le Conseil régional. C'est
évidemme absurde. Partout ailleurs, c'est la même instance qui
réfléchit en même temps et aux transports et aux logements, car
les deux sujets sont étroitement liés.

Le
second problème, c'est le périmètre de la Métropole.

En se limitant à la ville de Paris et aux trois départements de la
petite couronne, ce soi-disant "Grand Paris" laisse de côté
des secteurs aussi stratégiques que l'aéroport de Roissy, le pôle
scientifique de Saclay et Eurodisney ! Cela n'a aucun sens, d'autant
que l'on risque au passage de créer un nouveau périphérique, cette
fois entre la petite et la grande couronnes. Certains observateurs
pensent même que l'on va de cette manière aggraver les difficultés
des zones péri-urbaines de l'Ile-de-France et favoriser le vote
Front national.

Le
troisième
problème
est
que, pour le moment, les
trois départements de la petite couronne sont maintenus, ce qui ne
va pas simplifier notre mille-feuille administratif.

Plusieurs députés socialistes, comme Alexis Bachelay ou Jean-MArie
Le Guen, souhaitent leur suppression, mais ils se heurtent au refus
du gouvernement, sans doute prisonnier de son allié communiste qui
dirige le département du Val-de-Marne et n'entend pas le voir
disparaître.

Bref,
s'il fallait résumer, on pourrait dire que ce
projet va globalement dans le bon sens, mais
qu'il
mérite encore de sérieuses améliorations
.
D'où l'intérêt des débats qui devaient reprendre mardi à
l'Assemblée nationale.

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