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Que valent les moteurs diesels ?

On critique beaucoup les moteurs diesels en ce moment. A tort ou à raison ?
Article rédigé par Denis Astagneau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Le mot anglo-saxon "bashing" est à la
mode ces temps-ci. Une raclée, une volée de bois vert en Français. Ce terme
vient de la presse anglaise de caniveau, qui adore pratiquer le French bashing.
Mais il y a aussi un diesel bashing dans les médias français.

Autrement dit, le diesel serait responsable de tous nos
maux. Récemment on a vu de soi-disant émissions d'investigation nous démontrer
que c'est à cause de Jacques Calvet, dirigeant de Peugeot Citroën entre 1982 et
1997, que la France avait pris ce virage industriel. C'est oublier un peu vite
que c'est une grande partie de l'Europe qui a viré au diesel. De l'Espagne à
l'Allemagne en passant par la Belgique et la Pologne, on roule en majorité au gazole.

Pourquoi ? D'abord par économie puisque la consommation est
de -20% environ. En oubliant qu'un diesel est 15% plus cher en entretien
courant. Par ailleurs, la commission de Bruxelles, dont Jacques Calvet n'était
pas un des supporters les plus chauds, a durci les normes d'émissions de CO2
davantage que les normes d'émissions de gaz vraiment polluants. Le résultat est
donc qu'on a fabriqué beaucoup de petites citadines marchant au gazole sans
filtre et bien plus polluantes que les voitures essence à pot catalytique. En
France, le cadeau bonus a accentué le phénomène.

Aujourd'hui, toutes les voitures neuves diesels, petites ou
grandes, sont dotées d'un filtre à particules et la norme Euro 6 obligatoire
l'année prochaine les dotera toutes de filtres à Nox, à oxyde d'azote. Comme
ces deux pots ne sont pas donnés, bien des petites voitures n'auront plus de
moteur diesel et reviendront à l'essence, en deux ou trois cylindres très
sobres. La future Renault Twingo et plusieurs petites asiatiques ont déjà
oublié le diesel.

Tant mieux, même si rappelons-le à nos amis de la télé qui,
dès que l'on aborde un sujet pollution de l'air, nous gratifient d'un pot
d'échappement fumant, les voitures individuelles ne représentent que 11% de la
pollution atmosphérique. Les 89% sont émis par les transports terrestres,
ferroviaires et maritimes. Et surtout les industries et les chauffages, surtout
celui au bois.

Mais revenons au diesel avec les énormes progrès accomplis
par les motoristes, notamment chez Renault, qui vient de présenter un moteur
1.600 bi-turbo de 160 chevaux, soit 100 chevaux au litre, une puissance que les
motrices essences atteignaient difficilement il y a 10 ans. Filtre à
particules, piège à Nox, et consommation et émission de CO2 réduite de 25% :
c'est le moteur du futur proche. On attend le prochain HDI chez
Peugeot-Citroen. De son côté, Toyota ne jure plus que par BMW pour le diesel.

En attendant que les moteurs hybrides et les électriques
deviennent abordables. 

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