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Édito
Congrès du parti Renaissance : l'ère de l'après-Macron débute sur fond de ressentiment envers le président de la République
Le congrès du parti Renaissance qui se tient dans un mois, les 23 et 24 novembre, pourrait voir s’affronter deux anciens Premiers ministres. Élisabeth Borne, qui a déclaré sa candidature à la fin de l’été, contre Gabriel Attal, son successeur à Matignon, qui s’apprête à officialiser la sienne dans une lettre aux adhérents du parti. Attal-Borne, un duel au sommet qui ouvre une nouvelle page politique : nous sommes entrés dans l’après-Macron ! Trois ans avant la fin de son mandat, le chef de l’État n’est plus que le spectateur des déchirements de ses troupes. Il leur sert même de punching-ball tant Élisabeth Borne et Gabriel Attal partagent un point commun : le ressentiment qu’ils éprouvent pour le président de la République.
Élisabeth Borne n’a toujours pas compris pourquoi Emmanuel Macron l’a congédié de Matignon le 8 janvier, après lui avoir dit le contraire la veille, et alors qu’elle pensait rester en poste jusqu’aux Européennes. Elle écorne le double langage présidentiel dans un livre paru hier intitulé Vingt mois à Matignon. Gabriel Attal lui ne décolère pas de n’y avoir passé que huit mois, à Matignon. Il enrage d’avoir été humilié par une dissolution décidée dans son dos. Depuis, ses rapports avec Emmanuel Macron sont exécrables. Et Gabriel Attal, qui se targue d’avoir sauvé les meubles aux législatives, soigne sa popularité auprès des députés "survivants" et veut désormais "démacroniser" le parti.
Asseoir une candidature à la présidentielle
Pour conquérir le parti, cette stratégie peut, sans doute, marcher. Il est le grandissime favori, Élisabeth Borne pourrait finir par se ranger derrière lui. Au passage, la méthode Attal, c’est de la bonne vieille politique à l’ancienne : la conquête d’un appareil partisan, de ses finances et de son réseau d’élus pour asseoir une candidature présidentielle, ce n’est pas l’aventure disruptive du "nouveau monde" macroniste, ça ressemble plutôt à la prise de l’UMP il y a 20 ans par Nicolas Sarkozy qui prétendait « "rompre" avec Jacques Chirac pour mieux lui succéder.
Le vrai problème pour Gabriel Attal, c’est surtout que l’héritage ne vaut plus grand chose : Renaissance n’est plus qu’une coquille vide, un groupuscule de 8 500 adhérents ; le "en même temps" macroniste finit de se dissoudre dans le gouvernement de droite de Michel Barnier. Et vu l’impopularité record d’Emmanuel Macron, il n’est pas dit que les Français penchent en 2027 pour un successeur, même rebelle, aussi ressemblant, avec la même obsession de la com et la même ambition un tantinet narcissique en bandoulière.
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