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Édito
Courrier aux chefs de parti : Emmanuel Macron tente de contourner les blocages parlementaires

Le président de la République invite les chefs de parti pour une nouvelle réunion à Saint-Denis. Emmanuel Macron propose notamment de poursuivre "les réflexions sur les pistes d'évolution du référendum."
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Emmanuel Macron assiste à une conférence de presse conjointe avec le président mongol Ukhnaagiin Khurelsukh avant leurs entretiens à l'Elysée à Paris,  le 12 octobre. (MICHEL EULER / POOL / MAXPPP)

Emmanuel Macron a adressé, dimanche 5 novembre, un courrier aux chefs de parti pour les inviter à une nouvelle rencontre, le 17 novembre, à Saint-Denis, dans la même configuration et selon les mêmes règles que lors de la réunion qui s’est tenue à la fin du mois d’août. Au menu des discussions, une piste de réforme que le chef de l’État a déjà ouvert début octobre devant le Conseil constitutionnel : l’élargissement du champ du référendum à des sujets de société comme la fin de vie ou les " questions migratoires". Une proposition qui survient donc au moment même où s’ouvre aujourd’hui, au Sénat le débat sur le projet de loi sur l’immigration. 

>> Emmanuel Macron invite les chefs de parti pour une nouvelle réunion à Saint-Denis le 17 novembre


L’objectif politique d’Emmanuel Macron est double. D’abord à court terme, adresser un clin d’œil à la droite qui réclame, comme l’extrême droite, un référendum sur l’immigration. La réunion, qui est donc programmée le 17 novembre, devrait se tenir en plein débat parlementaire sur l’immigration, entre l’examen du texte au Sénat cette semaine puis à l’Assemblée en décembre. Or, pour faire adopter son projet de loi, Gérald Darmanin a un besoin impérieux du soutien des parlementaires LR. Le ministre de l’Intérieur les courtise depuis des semaines et il se fait fort de les convaincre pour faire passer sa réforme sans recourir à l’article 49-3. Et à plus long terme, l’invitation d’Emmanuel Macron répond à un second objectif en tentant de résoudre un casse-tête, politique et arithmétique, toujours le même depuis le début de ce deuxième mandat : comment gouverner sans majorité absolue à l’Assemblée Nationale.

La recherche d’un second souffle

L’usage répété du 49-3 épuise les nerfs des députés de la majorité et le crédit de la Première ministre. Élisabeth Borne y a recouru la semaine dernière pour la quatrième fois sur des textes budgétaires depuis la rentrée. C’était le 15e 49-3 depuis le début de la législature. En voulant mettre en scène une nouvelle rencontre avec les chefs de parti et en ouvrant le chantier de l’élargissement du champ d’application du référendum, Emmanuel Macron cherche donc encore une fois à essayer de contourner les blocages parlementaires. Signe que le sort de ce débat sur l’immigration est bien un tournant majeur qui pourrait décider de la suite du quinquennat, entre risque d’enlisement et recherche d’un second souffle.

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