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Édito
Déplacement de François Bayrou à Mayotte : Première crise et première polémique pour le Premier ministre
François Bayrou se rend à Mayotte dimanche 29 et lundi 30 décembre, Pemier déplacement officiel du Premier ministre. Le gouvernement est attendu au tournant tant l'archipel de l'océan indien a été dévasté par le cyclone Chido. Quelque 39 morts recensés, plus de 4000 blessés, l'eau potable qui manque encore, l'électricité qui n'est rétablie que de façon très partielle, après le ministre de l'Intérieur, puis le chef de l'État, c'est donc au tour de François Bayrou de débarquer
avec pas moins de cinq ministres.
Les deux ex de matignon, Élisabeth Borne chargée de l'Éducation, alors que tous les élèves mahorais ne pourront pas faire leur rentrée en janvier, et bien sûr Manuel Valls, le nouveau monsieur Outremer, mais aussi le ministre de la Santé Yannick Neuder et sa collègue du Logement Valérie Létard, l'ancien sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi, aujourd'hui ministre de la Francophonie, seront du voyage. Comme Emmanuel Macron avant eux, la délégation gouvernementale risque d'être confrontée à l'impatience, à la colère et au désespoir des Mahorais qui ont quasiment tout perdu et se sentent abandonnés par l'État. Édito.
Ne plus apparaître à contretemps
François Bayrou aura des choses à se faire pardonner en arrivant à Mamoudzou. Lundi 16 décembre, juste après le cyclone, le tout nouveau Premier ministre avait filé à Pau en Falcon pour présider son conseil municipal. C'est depuis la préfecture qu'il avait assisté en visio à la cellule de crise consacrée à Mayotte. Ses opposants lui ont reproché d'avoir choisi son Béarn natal plutôt que Mayotte. Les critiques sont venues de la gauche, des élus mahorais, mais aussi de son propre camp. Certains de ses amis ont trouvé son escapade paloise "pas très futée", malgré les miracles de la visio. En termes de symbole, il a relégué Mayotte au second plan. Ensuite, il y a eu la nomination du gouvernement le jour du deuil national.
En fin de semaine dernière, beaucoup avaient rayé le lundi 23 décembre des dates possibles pour annoncer le gouvernement. "Déplacé", nous disait-on en coulisses, sauf que dimanche soir, Emmanuel Macron et François Bayrou n'avaient toujours pas fini leur Meccano gouvernemental. Ils ont laissé passer l'essentiel de la journée d'hommage, mais à 18h45, le gouvernement a été nommé juste à temps pour ne pas gêner Noël. "Une sous-journée de deuil" qu'a déplorée le sénateur mahorais Saïd Omar Oili. François Bayrou va donc devoir prouver aux Mahorais que la reconstruction de Mayotte est bien au sommet de ses priorités, dans ce département qui se sent déjà livré à lui-même face à l'immigration clandestine et où Marine le Pen avait remporté 42% des voix au premier tour de la présidentielle, 59% au second.
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