:
Édito
Dette publique : Emmanuel Macron a-t-il seulement été inquiet ?
Jusqu’ici, tout va bien. Ou presque. C’est le sentiment qui domine à l’Elysée. Ces dernières semaines, le chef de l’Etat était l’un des rares au sein de l’exécutif à afficher un certain optimisme. Question de tempérament. Il répétait à son entourage que la note de la France ne serait pas dégradée une deuxième fois, après la décision de l’agence Fitch début mai. Bercy était plus pessimiste. La Cour des comptes également. Résultat, depuis ce week-end, Emmanuel Macron a tendance à verser dans l’autosatisfaction sur le mode "Je vous l’avais bien dit...".
Ce qui suscite quelques inquiétudes dans la majorité… Parce que la situation des Finances publiques est considérablement dégradée. Et cela ne semble pas beaucoup inquiéter le chef de l’Etat. Il n’est pas très préoccupé par l’ampleur des déficits. Et ça ne date pas d’hier.
"Le roi de la bidouille"
Un ancien ministre qui le fréquentait déjà quand il était secrétaire général adjoint de l’Elysée puis ministre de l’Economie, sous François Hollande, le surnomme "le roi de la bidouille". A l’époque, dans les réunions consacrées à la situation des finances publiques, Emmanuel Macron sortait un bout de papier et griffonnait quelques chiffres pour rassurer l’assemblée sur le mode : "Ca va passer, les agences de notation n’y verront que du feu…" Le "quoi qu’il en coûte" a accentué ce tropisme dépensier, pourtant décreté par Bercy.
Sauf que même allégés, et plus ciblés, de nombreux dispositifs sont toujours en place. Emmanuel Macron a aussi promis deux milliards de baisses d’impôts supplémentaires pour les classes moyennes. Et il a déjà écarté l’idée d’un "ISF vert", destiné à financer à la transition écologique, proposé par l’économiste Jean Pisani-Ferry. Le patron de la cour des Comptes Pierre Moscovici aurait souhaité un débat sur cette mesure, Emmanuel Macron l’a enterré aussi sec. Ravi de voir sa stratégie "validée" par Standard and Poors, Bruno Le Maire a repoussé, lui, le spectre de "l’austérité". Pas de quoi rassurer ceux qui, dans la majorité, auraient presque souhaité que la France soit sanctionnée pour mettre le pied sur le frein de la dépense publique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.