Édito
Élections européennes : Marion Maréchal et Reconquête! jouent gros

Marion Maréchal, tête de liste Reconquête! aux européennes, va participer à sa première élection en tant que candidate du parti dirigé par Éric Zemmour. L'objectif est non seulement de franchir la barre fatidique des 5%, mais aussi de passer devant Les Républicains.
Article rédigé par Benjamin Sportouch
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Marion Maréchal, tête de liste Reconquête! aux Européennes, lors d'un meeting à Charvieu Chavagneux en Isère, le 3 avril 2024. (ROMAIN DOUCELIN / HANS LUCAS)

L'enjeu pour Marion Maréchal, invitée de "Demain l'Europe", jeudi 11 avril sur franceinfo, et pour son parti Reconquête! lors du prochain scrutin européen est de passer devant LR. Ce serait de fait un big bang politique. Pour l’instant dans les sondages d'intentions de vote, Les Républicains ont souvent un léger avantage mais rien n’est fait. D’où les nombreuses attaques de Marion Maréchal visant François-Xavier Bellamy, la tête de liste des LR, pour tenter d’”aspirer” ses électeurs, c’est le mot employé par les proches de Marion Maréchal. 

L’ancienne députée ne cesse de répéter que les Républicains n’ont de droite que le nom quand elle serait, elle, la tenante d’“une droite authentique”. On est bien loin de la campagne de 2022 quand Éric Zemmour voulait se hisser au niveau du Rassemblement national pour le supplanter. L’ambition est bien plus modeste aujourd’hui mais l’enjeu reste de taille: une recomposition de la droite.

Premier scrutin depuis l’élection présidentielle 

Ces européennes représentent d’abord pour Reconquête! un enjeu national. C’est le cas, ne soyons pas dupes, pour tous les partis en course. C’est le premier scrutin depuis l’élection en 2022 d’Emmanuel Macron et chacun veut jauger ses forces à domicile. Mais pour Reconquête!, c’est encore plus clair et Marion Maréchal ramène tout, dès qu’elle le peut, aux questions nationales, et notamment l’immigration. L’Europe est accessoire. Si le Frexit n’est pas un argument de campagne, c’est quasiment tout comme, tant l’Union européenne est a minima ignorée, au pire déconsidérée autant dans son fonctionnement que dans ses fondements. Éric Zemmour ne cache pas son admiration pour le premier défenseur du Brexit, le parti du britannique Nigel Farage qu’il a d’ailleurs rencontré.

Pour Marion Maréchal ce scrutin marque aussi un enjeu de positionnement par rapport à l’ancien journaliste. C’est sa première élection en tant que représentante de Reconquête!. Elle joue donc gros. Des articles de presse ont fait état récemment de relations très tendues entre elle et Éric Zemmour. Ils ne se parleraient plus, selon Le Point. Tous les deux ont démenti. Le reconnaître serait de toute façon déflagrateur à deux mois à peine du scrutin : des bisbilles internes qui arrangeraient bien les affaires des Républicains.

Éric Ciotti redoutait davantage une candidature d'Éric Zemmour. Marion Maréchal, pronostique l’un des proches du leader des LR, finira par s’éloigner de son mentor actuel pour revenir au bercail, chez sa tante. On n’en est pas là, mais il est clair que du score aux européennes dépend la survie de Reconquête! et donc l’avenir politique d’Éric Zemmour mais aussi de celle qui aurait pu faire figure de dauphine : Marion Maréchal. Derrière les Républicains ou sous la barre fatidique des 5%, gros avis de tempête.

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