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Édito
Eric Ciotti : l'ouverture d'une enquête du Parquet national financier sur son ex-épouse réveille le traumatisme de l'affaire Fillon chez les Républicains

Le Parquet national financier a ouvert mardi une enquête sur des accusations d’emploi fictif qui concernent l’ex-épouse du député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti. Une initiative qui a déclenché les foudres de la droite… L'édito politique de Renaud Dély.
Article rédigé par franceinfo, Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Eric Ciotti, le 21 juin 2022, à Paris. (THOMAS COEX / AFP)

"Une cabale" selon certains proches d’Eric Ciotti, des "méthodes de voyou" pour d'autres, et même une "juridiction d’exception" obsédée par l’idée de sanctionner les Républicains, selon le patron des députés LR, Olivier Marleix. Voilà un florilège des réactions  à l'ouverture par le parquet national financier (PNF) d'une enquête préliminaire après de la publication d'articles selon lesquels l'ex-épouse d'Éric Ciotti aurait cumulé plusieurs emplois à l'Assemblée, à Nice et au département des Alpes-Maritimes.

>> Cumul d'emplois, soupçons de conflit d'intérêts… Ce que l'on sait des accusations qui visent Caroline Magne, l'ex-femme d'Eric Ciotti

Rappelons que le PNF a déclenché cette procédure pour "détournement de fonds publics" après que le Canard Enchaîné a révélé que l’ex-épouse d’Eric Ciotti aurait cumulé de façon indue des emplois à l’Assemblée Nationale, à la mairie de Nice ou encore au département des Alpes-Maritimes que dirigeait son ex-époux. 

Non, le PNF ne vise pas que la droite

Pourquoi des réactions aussi violentes ? D’abord parce que les militants des Républicains s’apprêtent à désigner leur nouveau président en choisissant justement parmi Eric Ciotti, le favori du scrutin, le député du Lot, Aurélien Pradié, et le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau. Les fidèles de Ciotti hurlent donc à la manipulation visant à nuire à leur champion. Et puis, au-delà du cas du député des Alpes-Maritimes, des révélations du Canard Enchaîné, des accusations d’emploi fictif, une procédure du PNF en pleine campagne, tout cela réveille un traumatisme à droite : l’affaire Fillon, qui a valu à l’ancien Premier ministre une condamnation en appel à quatre ans de prison dont un ferme et 375 00 euros d’amende. 

On peut se poser une question : le PNF accorde-t-il un traitement particulier aux affaires quand elles menacent la droite ? Bien sûr que non. Créé dans la foulée de l’affaire Cahuzac, l’ancien ministre du Budget socialiste coupable de fraude fiscale, cette juridiction a, par exemple, ouvert au printemps une enquête sur les pratiques d’ "optimisation fiscale" du cabinet McKinsey, accusé d’avoir été favorisé par Emmanuel Macron. Nous étions en pleine campagne présidentielle, ce qui n’avait pas indigné la droite. Le PNF s’est également retrouvé dans le viseur du garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti, mis en examen pour prise illégale d’intérêts. A chaque fois, le camp concerné, majorité ou opposition, s’indigne d’être maltraité. Comme s’il oubliait que ses élus visés, cette fois-ci Eric Ciotti, demeurent présumés innocents et susceptibles d’être blanchis.

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