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Édito
Gérald Darmanin s'est-il rendu indispensable à Emmanuel Macron ?
Gérald Darmanin s’est-il rendu indispensable à Emmanuel Macron ? Sans doute oui. Pour le meilleur et pour le pire, comme dans tout mariage. Gérald Darmanin est un peu le ministre des polémiques. La fonction y est pour beaucoup. Un locataire de la place Beauvau transparent, qui ne fait pas de vagues, passe vite pour un faible aux yeux de l’opinion.
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Et puis Gérald Darmanin aime les petites phrases choc, les formules provocatrices. Un jour, il fustige "l’éco-terrorisme" des manifestants anti-bassines à Sainte-Soline, un autre, il dénonce la "bordélisation" du Parlement et du pays par les Insoumis. Forcément, dans un gouvernement dont les deux tiers des membres sont des inconnus qui ne pèsent rien politiquement, il a vite su prendre la lumière.
Les portes de Matignon
Mais c'est à la fois un atout et un boulet. Un atout parce que quand l’Etat semble se déliter, qu’est-ce qu’il reste ? L’ordre républicain, et ça c’est Gérald Darmanin. Plus il s’impose en chiffon rouge de la gauche, plus il se rend incontournable dans son camp, pour parler à l’électorat de droite et notamment aux retraités. Mais il est aussi devenu un boulet au regard du projet originel du macronisme.
Souvenez-vous, c’était apaiser, rassembler, dépasser le clivage droite-gauche, bref, l’inverse de ce qu’incarne aujourd’hui le ministre de l’Intérieur. La preuve avec le projet de loi sur l’immigration : un texte qui devait être équilibré, porté le tandem Darmanin-Dussopt, le ministre du Travail issu de la gauche. Sauf qu’Olivier Dussopt a sombré avec la réforme des retraites et le texte sur l’immigration d’abord découpé, est promis à l’enterrement.
Gérald Darmanin joue bien sûr une carte personnelle. Beaucoup dans la majorité répètent qu’il se voit déjà à Matignon. Pour ceux-là, l’indice c’est qu’il a plaidé jusqu’au bout contre l’usage de l’article 49-3 parce qu’il pensait que la réforme des retraites serait rejetée par une majorité des députés. Et qu’il succèderait aussi sec à Elisabeth Borne. Bon, la Première ministre s’accroche. Mais peut-être plus pour très longtemps…
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