Édito
Guerre en Ukraine : en France, un sujet de clivage dans la campagne des élections européennes

Emmanuel Macron a réuni, lundi, à l’Élysée une vingtaine de dirigeants européens pour réaffirmer le soutien de l’Europe à l’Ukraine. Un sujet sur lequel deux camps s'opposent dans la campagne pour les élections européennes.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron, lors de la conférence à Paris sur l'Ukraine, le 26 février 2024. (GONZALO FUENTES / POOL / MAXPPP)

"Il n'y a pas de consensus" entre les alliés, a souligné Emmanuel Macron, le 26 février à Paris. Mais il refuse d'exclure à jamais l'hypothèse d'envoyer des troupes au sol en Ukraine, une façon de faire peser une menace supplémentaire sur Vladimir Poutine. Et puis c'est une inflexion politique qui devrait faire un peu plus du sort de l'Ukraine, un sujet capital de la campagne des élections européennes qui commence. 

D’abord, parce qu’il s’agit sans aucun doute de l’enjeu le plus important des mois à venir pour l’ensemble de l’Union européenne et donc pour la France. Une victoire militaire de Vladimir Poutine en Ukraine menacerait les fragiles équilibres de sécurité de tout le continent, des États baltes aux pays scandinaves en passant par la Pologne, et ailleurs. Raison pour laquelle Emmanuel Macron a exhorté ses homologues à un "sursaut collectif", en répétant que "la Russie ne doit pas gagner cette guerre". Une réponse à l’appel au secours lancé la veille par le président Volodymyr Zelensky aux Occidentaux : "Notre victoire ou notre défaite dépend de vous".

Un clivage de plus en plus net

Et puis, si la campagne électorale européenne devrait se pencher sur le sort de l’Ukraine, c’est aussi qu’à mesure que la guerre dure, le clivage est de plus en plus net et deux camps se font face. D’un côté, les partisans d’un soutien politique et militaire sans faille à Kiev. C’est la position de la majorité macroniste, même si dans les faits, l’aide militaire de la France et de l’Europe s’avère insuffisante. À gauche, le chef de file de la liste socialiste, Raphaël Glucksmann, est le plus fervent défenseur de l’Ukraine et il réclamait, lundi, sur franceinfo, beaucoup plus de livraisons d’armes à Kiev. Et puis en face, il y a les Insoumis et le Rassemblement national qui refusent toute aide supplémentaire aux Ukrainiens malgré leurs difficultés sur le terrain. Manuel Bompard, député Insoumis, répète que "la voie militaire est une impasse" et Marine Le Pen veut "explorer les voies d’un règlement pacifique du conflit"

Marine Le Pen veut discuter avec Vladimir Poutine et donc entériner sa victoire et la partition de l’Ukraine puisque ses troupes occupent une partie du pays. Cet abandon de Kiev s’inscrit dans le droit fil de la ligne du parti d’extrême droite. Marine Le Pen a reconnu l’annexion de la Crimée, contre l’avis de la communauté internationale et les députés européens du RN n’ont pas voté la plupart des aides versées à l’Ukraine depuis deux ans. Comme ils ont toujours refusé de condamner les conditions de détention d’Alexeï Navalny. Jordan Bardella l’a reconnu ce week-end, pour le RN, la Russie est un pays trop puissant pour prendre le risque de froisser Vladimir Poutine.

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