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Édito
Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure s'écharpent sur Twitter à propos des prochaines élections sénatoriales
On a assisté, jeudi 17 août, au 712e coup de chaud, approximativement, depuis la création de la Nupes, l’an dernier. C’est arrivé comme ça, sans crier gare, sur X, anciennement Twitter. Tout ça à cause du livre de Nicolas Sarkozy, voyant que les hostilités commencent à droite pour 2027, le patron du PS Olivier Faure appelle la gauche à ne “pas tomber dans la spirale mortifère de la division”... Et patatras, Jean-Luc Mélenchon reprend son camarade de volée pour l’accuser d’un “incorrigible double langage”. Le socialiste réplique : pas la peine de "s’invectiver sur Twitter, on peut s’appeler, se voir". Et l'Insoumis continue à laver le linge sale de la gauche en public.
L'enjeu des sénatoriales
L’accord de la gauche pour les sénatoriales de septembre 2023 entre le PS, le PC et Europe Écologie Les Verts, mais sans les Insoumis... "tes amis nous ont expulsés", enrage Jean-Luc Mélenchon.
Pas question pour les trois partis naufragés de la présidentielle d’offrir le moindre sénateur à LFI. Les sénateurs sont choisis par les élus locaux, LFI n’en a quasiment aucun. Donc socialistes, communistes et écolos font subir aux insoumis la règle, que les Insoumis ont imposée au reste de la gauche pour les législatives de juin 2022. Après les quasi 22 % de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, les Insoumis ont trusté les places de députés. “LFI, c’est zéro dans les collectivités locales”, persiffle un socialiste…donc ce sera zéro sénateur.
Une rentrée qui s'annonce tendue
Non pourtant les Insoumis auraient bien aimé que la Nupes reprenne du service pour frapper fort tous ensemble. Précisons qu’en 2019, aux dernières européennes, LFI a obtenu un maigre score de 6,3%... quand les écolos caracolaient en tête de la gauche. Les verts comptent bien remettre ça, tout seuls, et montent leur liste dans leur coin. Les communistes font pareil. “Tout le monde va vouloir se compter”, reconnaît un dirigeant PS, car “personne ne veut rester sur les équilibres de 2022”. Socialistes, écolos et communistes veulent prouver qu’à gauche, ce n’est pas toujours LFI qui gagne. Une vraie bataille de leadership s’engage en prévision de la présidentielle de 2027.
C’est là qu’on se dit que PS, PC, EELV et LFI ont peut-être bien fait d’organiser leur rentrée tous en même temps. Mais chacun dans leur coin, les uns dans la Drôme, les autres au Havre, à Blois ou encore à Strasbourg. De quoi éviter les retrouvailles glaciales, mais pas forcément les passes d’armes à distance.
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