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Édito
Réforme des retraites : une rencontre plus symbolique qu'efficace entre Elisabeth Borne et l'intersyndicale

Elisabeth Borne reçoit donc aujourd’hui à Matignon l’intersyndicale. Que peut-on attendre de cette rencontre ? L'édito de Renaud Dély.
Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Elisabeth Borne prononce un discours avant le vote de deux motions de censure à l'Assemblée nationale française, le 20 mars 2023. (BERTRAND GUAY / AFP)

Que faut-il attendre de cette réunion entre l'intersyndicale et Élisabeth Borne ? Sans doute pas grand chose : tout juste quelques images, une prise de contact, peut-être des portes qui claquent. Mais rien de plus.

>> Rencontre d'Elisabeth Borne avec les partenaires sociaux : "Nous voulons faire comprendre la profondeur de la colère", affirment les syndicats

La Première ministre et les syndicats ne se sont pas vus depuis la présentation de la réforme des retraites, qui remonte au 10 janvier. Ça fait un bail. Depuis trois mois, ils n’ont guère échangé que quelques mots au téléphone à deux ou trois reprises. Et ils ne sont même pas d’accord sur l’ordre du jour. Les syndicats viennent pour réclamer le retrait de la réforme des retraites, et surtout l’abandon du report de l’âge légal à 64 ans ; Élisabeth Borne, elle, voudrait tourner la page, passer à l’après, à d’autres chantiers… Bref, on a connu retrouvailles plus chaleureuses.

Une rencontre plus symbolique qu'efficace ?

Alors, pourquoi les deux parties ont-elles accepté de se rencontrer ? Du côté de l’exécutif, il s’agit d’éteindre, un peu, la petite musique qui répète depuis des semaines que le gouvernement refuse de parler aux syndicats. Il y a urgence à se montrer un peu à l’écoute, notamment pour apaiser ceux qui dans la majorité reprochent au tandem Borne-Dussopt d’avoir trop ignoré le leader de la CFDT, Laurent Berger. Quant aux syndicats, ils ne pouvaient pas pratiquer la "politique de la chaise vide" après avoir réclamé une entrevue pendant des semaines. Et alors que contrairement aux Insoumis, eux auraient souhaité que le débat sur la réforme aille au fond à l’Assemblée. 

Mais l’entrevue pourrait être courte, très courte même. C’est le risque. Élisabeth Borne à l’œil braqué sur la décision du Conseil constitutionnel attendue la semaine prochaine, le 14 avril. En attendant, elle va jouer la montre, tenter d’ouvrir la discussion sur une future loi travail, et sur la transcription législative de l’accord conclu entre les partenaires sociaux à propos du partage de la valeur dans l’entreprise.

Les syndicats ne sont pas dupes et ils pourraient quitter la réunion rapidement, dès qu’ils auront constaté que la Première ministre ne bouge pas sur sa réforme des retraites. L’occasion aussi de mettre en scène un nouvel à appel à la mobilisation pour la journée de grèves et de manifestation prévue demain. Ce sera la 11e en deux mois et demi, les syndicats se retrouvent bien plus souvent dans la rue qu’à Matignon.

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