Rencontre d'Elisabeth Borne avec les partenaires sociaux : "Nous voulons faire comprendre la profondeur de la colère", affirment les syndicats
La Première ministre Elisabeth Borne recevra les syndicats à Matignon à 10h ce mercredi, puis le patronat à 17h.
À la veille d'une nouvelle journée d'appel à la grève contre la réforme des retraites, la Première ministre Élisabeth Borne reçoit mercredi 5 avril à 10 heures l'intersyndicale à Matignon, puis le patronat à 17h. Elle espère renouer le dialogue avec les organisations syndicales, mais cela semble mal embarqué. C'est la première fois depuis le 10 janvier que les syndicats et Élisabeth Borne vont se parler. Dans l'absolu, c'est une avancée : "Enfin un rendez-vous", réagit l'intersyndicale, mais cette rencontre a peu de chance d'aboutir à une sortie de crise.
Les leaders syndicaux sont très clairs : ils ne viennent que pour discuter retraites, comme Murielle Guilbert, déléguée générale du syndicat Solidaire. "Il serait complètement hors-sol de vouloir discuter de pénibilité, de conditions de travail, affirme-t-elle, alors qu'on a abordé ces sujets depuis des années et qu'on n'est pas entendus. Ce serait complètement décalé par rapport à notre mouvement social."
Et s'il n'est pas question de parler des 64 ans, du retrait ou de la suspension de la réforme, les syndicats quitteront très vite la réunion.
"Changer de méthode"
Du côté du gouvernement, on ne veut pas de "réunion écourtée", et on souhaite le dialogue et l'écoute, affirme le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. Élisabeth Borne, quant à elle, veut surtout parler emploi des seniors, fin de carrière, pénibilité,... Bref, tourner la page retraites. C'est hors de question, prévient Benoît Teste, secrétaire général de la FSU : "On ne souhaite pas aborder un futur agenda social qui signifierait que la page de la réforme serait tournée. Ce que nous voulons, c'est faire comprendre la profondeur de la colère. Elle va continuer à s'exprimer."
"On va aussi à cette réunion pour rappeler notre unité syndicale, dire que l'opinion publique est toujours de notre côté", assure François Hommeril, le président de la CFE-CGC, le syndicat des cadres. Attention à la "colère profonde des travailleurs", met en garde pour sa part la FSU. Le retrait de la réforme, c'est la "seule sortie de crise possible", estime Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale de la CGT.
À la veille de la onzième journée de grève nationale, difficile de voir comment la situation peut s'apaiser entre l'exécutif et les syndicats. Élisabeth Borne recevra aussi en fin d'après-midi le patronat. Le Medef soutient toujours la réforme, mais son président Geoffroy Roux de Bézieux appelle la première ministre à "changer de méthode".
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