:
Édito
Gabriel Attal devrait affronter prochainement Jordan Bardella
On ignore encore la date et les modalités du duel Gabriel Attal-Jordan Bardella à venir, mais ce sera à coup sûr temps l'un des temps forts de la campagne des élections européennes. Il faut dire que le Premier ministre n’avait plus le choix. Il ne pouvait plus échapper à cette confrontation.
D’abord parce que la liste de la majorité est en train de dévisser. Semaine après semaine, sondage après sondage, Valérie Hayer n’en finit plus de reculer. La voilà talonnée par Raphaël Glucksmann. Il n’y a plus qu’un point et demi d’écart – soit la marge d’erreur - entre les deux, 16% d’intentions de vote contre 14,5% dans la dernière enquête de l’institut Ifop. Et au vu des dynamiques inverses, le croisement des courbes apparaît chaque jour plus probable. Et pendant ce temps-là Jordan Bardella caracole en tête et creuse l’écart autour de 32% d’intentions de vote.
Gabriel Attal attendu en première ligne
La majorité a donc lancé l’opération "il faut sauver le soldat Hayer", avec mobilisation des principaux ministres, réunis mardi soir au QG de campagne et sommés de mouiller le maillot pour soutenir la candidate en multipliant les réunions publiques. Et d’abord du Premier d’entre eux, Gabriel Attal. D’autant que sa discrétion commençait à faire grincer des dents dans la majorité et même à l’Élysée. Certains soupçonnaient le chef du gouvernement de vouloir préserver sa très bonne cote de popularité en se tenant en retrait. Gabriel Attal est donc contraint de monter en première ligne.
Est-ce un gros risque politique ? Oui, et non. Gabriel Attal s’est convaincu qu’un lourd échec de Valérie Hayer lui serait de toute façon imputé. Rappelons que traditionnellement, sous la Ve République, le chef du gouvernement est considéré, de fait, comme le chef de la majorité. Et puis au vu de son avance, c’est plutôt Jordan Bardella qui pourrait perdre quelques plumes. Jusqu’ici, le candidat d’extrême droite a mené une campagne furtive, fuyant les débats télévisés et prenant le minimum de risques. Le Premier ministre se fait fort de dévoiler les "mensonges" du programme du RN sur l’Europe. Rappelons que lors de sa nomination à Matignon, beaucoup dans la majorité érigeaient Gabriel Attal en arme anti-Bardella. Au vu des sondages d’intentions de vote, elle ressemble plutôt, pour l’heure, à un pistolet à bouchon.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.