Jordan Bardella, Philippe de Villiers, Nicolas Sarkozy... le trio de tête des livres politiques les plus vendus

Leurs ouvrages ont été publiés par Fayard, propriété de Vincent Bolloré.
Article rédigé par Bérengère Bonte
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les livres de Jordan Bardella, Philippe de Villiers et Nicolas Sarkozy ont été les plus vendus. (IP3 PRESS/ PQR LA PROVENCE / MAXPPP)

Parmi les livres politiques qui marchent en cette fin d'année 2024, il y en a trois qui surnagent, loin devant tous les autres, tous publiés par Fayard, tous Bolloré compatibles. En tête : Jordan Bardella avec 139 071 exemplaires vendus pour "Ce que je cherche", son premier livre publié chez Fayard. Des Chiffres GFK consultés mardi 24 décembre. Juste derrière, Philippe de Villiers fait jeu égal avec l'actuel patron du RN. Le compteur de Mémoricide affiche 136 529 ventes. Le troisième n'est plus non plus en activité, mais le succès de son livre de 2023 montre qu'il pèse toujours dans la vie politique : c'est Nicolas Sarkozy avec 84 000 exemplaires du Temps des combats

Les autres sont loin même si Roselyne Bachelot n'a pas à rougir des 27 000 ventes de ses Sacrés monstres ! Le dernier livre de François Hollande, Le Défi de gouverner. La gauche et le pouvoir de l’affaire Dreyfus jusqu’à nos jours, sorti en septembre, lui, ne s'est vendu qu'à 6 700 exemplaires. Quelque 5 500 exemplaires pour Élisabeth Borne et Vingt mois à Matignon, 1 700 pour  Boris Vallaud et En Permanence. On peut citer les 227 exemplaires d’Anne Hidalgo - le lieu des possibles  (2019), ou les 75 de Marlène Schiappa : avec un titre que les mauvaises langues diraient prédestinées : " Nos si petites ambitions. Pour une révolution de la réussite des femmes", paru en octobre dernier.
 
Quelque 139 000 ventes pour Jordan Bardella, ce sont les chiffres GFK, chiffres utilisés par tous les éditeurs, sorties de caisses sur quelques dizaines de librairies test de métropole, mais donc sans l'Outre-mer, ni la Corse, ni les livres numériques, ni les "ventes directes", les livres achetés, par exemple, par le RN.

La technique du Rassemblement national


 C'est là qu'on perçoit le rôle du Rassemblement national qui a mobilisé les sympathisants pour qu'ils inondent les sites de ventes d'avis positifs, mais qui finit surtout par offrir un livre à tous ceux qui font un don au parti supérieur à 50 euros. Comme ces dons sont défiscalisés à 66%, ça ne leur coûte que 17 euros, alors qu'ils embarquent un livre qui en vaut 22 euros 90. Un système très limite puisque la défiscalisation suppose qu'il n'y ait pas de compensation. C'est dans le code des impôts, et les règles de la Commission des financements politiques imposent que le cadeau ne doive pas excéder le quart de la valeur du don. Pour se faire offrir un livre à 22 euros 90, il faut donner au moins 90 euros. 
 
On retient en tout cas ce trio de tête : Jordan Bardella, Philippe de Villiers, Nicolas Sarkozy, qui confirme le lien de plus en plus étroit entre édition et politique. Vincent Bolloré, non content de ses positions en télé, radio et presse écrite, truste les trois plus grosses ventes du secteur avec des politiques qui profitent du réseau du groupe et réciproquement.
 
 

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