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Julien Bayou : les Verts parviendront-ils à surmonter cette affaire ?

Le sort de Julien Bayou continue de diviser les écologistes avec de nouvelles révélations ce week-end et une question : les Verts parviendront-ils à surmonter cette affaire ? L'édito politique de Renaud Dély.

Article rédigé par franceinfo, Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La députée Sandrine Rousseau assiste au débat sur la motion de censure déposée par la Nupes à l'Assemblée nationale française à Paris le 11 juillet 2022. (ALAIN JOCARD / AFP)

En tous cas, cette affaire laissera des traces profondes, tant cette histoire dévoile une ambiance interne délétère. Julien Bayou est donc accusé par certains Verts d’avoir exercé des "violences psychologiques" à l’encontre de son ex-compagne, sans qu’aucune plainte ni même aucun fait précis n’ait été dévoilé à ce stade. 

Et Libération a publié ce week-end une enquête édifiante qui révèle une atmosphère de suspicion, de menaces, et même d’espionnage. On y apprend que Julien Bayou était surveillé depuis trois ans par des militantes écoféministes qui faisaient partie, l’an dernier, lors de la primaire présidentielle, de l’équipe de campagne de Sandrine Rousseau. Elles tentaient de soutirer aux ex-compagnes de Julien Bayou des révélations sur son comportement avec les femmes. En vain, mais ce climat l’a poussé à démissionner de son poste de secrétaire national du mouvement.

Sandrine Rousseau impose son rythme

De son côté, justement, la députée Sandrine Rousseau, qui avait dévoilé la nature des accusations, dit ne "rien regretter". Elle avait balancé à la télévision que Julien Bayou aurait eu un comportement de nature à "briser moralement" une femme, jusqu’à l’inciter à faire une tentative de suicide. Malgré l’absence de plainte et même de tout fait délictueux, Sandrine Rousseau juge que ce grand déballage était nécessaire pour "défendre les femmes". A l’en croire, il faut en passer par là tant les femmes ont si longtemps été des victimes silencieuses. Bref, à ses yeux, la morale, en l’occurrence sa morale, vaut plus que la justice.

Sandrine Rousseau est aujourd’hui la figure dominante des Verts. Rappelons qu’elle avait raté de justesse l’investiture présidentielle, il y a un an. Aujourd’hui, c’est elle qui imprime le ton, et surtout, c’est elle qui clive. Au sein du parti, on est résolument pour ou totalement contre.

Sandrine Rousseau se veut porteuse de la colère des femmes et elle verse volontiers dans la provocation, par exemple, sur le barbecue, symbole du virilisme à éradiquer. Elle assume aussi de vouloir s’immiscer jusque dans l’intimité des couples et des familles pour traquer les comportements masculins qu’elle juge intolérables. Au fond, l’écho qu’elle recueille illustre assez bien le tour que prend aujourd’hui le débat public, c’est-à-dire le règne du buzz et de l’invective, du tweet incendiaire et de l’indignation... Bref, de l’émotion, voire de l’excommunication, parfois au détriment de la nuance et de la raison.

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