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L'Assemblée nationale se penche sur l'affaire Cahuzac

Qui savait quoi dans l'affaire Cahuzac ? Question que vont poser les députés de la commission d'enquête parlementaire qui va commencer ses travaux demain. Une vingtaine de personnes liées à ce dossier vont être auditionnées durant deux mois dont Jérôme Cahuzac lui-même et plusieurs ministres. Les députés veulent savoir si le gouvernement et le président de la république n'ont pas négligé ou caché des informations compromettantes. Alors que peut-on attendre de cette commission
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des questions pointues et précises; des réponses complètes et détaillées, voilà ce que les députés espèrent de la commission
d'enquête parlementaire. La différence avec ce qui se passe dans
l'hémicycle depuis les aveux de Jérôme Cahuzac tient essentiellement dans la
forme de ces auditions. Elle n'est pas
aussi contrainte que les questions que pose inlassablement l'opposition sur ce
que savaient Pierre Moscovici, Jean-Marc Ayrault,
Manuel Valls ou François Hollande.
En séance, c'est une question de
deux minutes, suivie d'une réponse de deux
minutes. Là, les comparutions peuvent prendre la forme
d'une discussion si l'on veut, beaucoup
plus libre en tout cas. Et le temps de
chaque réponse n'est pas compté. L'échange
perdra sans doute en théâtralité par rapport à l'hémicycle, mais il sera  - du moins on l'espère - plus complet et précis.

Pierre Moscovici contre Edwy
Plenel

Pierre Moscovici, le
premier a avoir été accusé d'avoir manqué de franchise s'est déjà expliqué en
séance et dans les médias. Il redira qu'il ne savait rien. Il assure ne pas
craindre cette commission au contraire même
: il se dit impatient de s'expliquer. En attendant son audition, dont la date n'a pas encore été fixée, ses oreilles risquent des siffler dès demain à
8h45 puisque ce seront les journalistes de Médiapart qui se lanceront les
premiers. Et Edwy Plenel n'a pas été
tendre avec le ministre de l'Economie. Il
assure que Pierre Moscovici a manipulé l'administration pour cacher la vérité
sur son collègue et le blanchir. Notamment à travers les questions posées aux
autorités suisses dont il assure qu'elles étaient calibrées pour se faire dire
que jérôme Cahuzac n'avait pas eu de compte sur les rives du lac
Léman.

Ne pas empiéter sur l'enquête
de Justice

Seule la Justice a le droit de s'intéresser au
coeur de l'affaire Cahuzac, c'est à dire
la suspicion de fraude fiscale. Il y a ouverture d'une procédure et les députés
n'ont pas le droit d'empiéter dessus. Et
justement, certains députés espèrent une clarification des attributions entre la
Justice et l'administration en matière d'enquête fiscale : l'administration
a-t-elle le droit de lancer ses propres investigations si il y a déjà une
procédure judiciaire ouverte ?

Politiquement, la majorité attend que Pierre Moscovici et
l'exécutif administrent la preuve de leur innocence. Chacun appelle à la transparence dans les
réponses. L'opposition aussi qui est convaincue du contraire. La commission a un
autre intérêt pour elle : celui de maintenir l'affaire sous les feux de
l'actualité. Et le principal intéressé,
Jérôme Cahuzac lui-même y veillera puisqu'il sera lui aussi auditionné à
une date encore inconnue. C'est son seul
retour prévu à l'Assemblée nationale, au
soulagement de ses ex-camarades socialistes.

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