La gauche entre rupture et désunions
Sur le plan
national, c'est indéniable la rupture est consommée. Voter le
budget de la Nation, et celui de la sécurité sociale, cela représente l'acte constitutif
de la majorité. Tout est
discutable au sein de la majorité, y compris pour les ministres, tout... sauf le budget. Delphine
Batho l'a appris à ses dépens. Ses plaintes sur la faiblesse de son budget à l'écologie
lui ont couté sa place au gouvernement. En votant
contre le budget 2014, les communistes et les amis de Jean-Luc Mélenchon savent
ce qu'ils font : ils se rangent dans l'opposition au gouvernement.
Et cela, juste avant une année 2014 marquée
par deux élections, les municipales, puis les européennes.
Deux élections
qui supposent des stratégies différentes. Pour les
municipales, c'est plutôt l'union qui fait la force. Et les
socialistes comptaient plutôt sur cette option pour tresser une entente avec
les communistes. PS et PC gèrent
de nombreuses villes à l'unisson. Mais les
communistes se sont unis avec le Parti de gauche. Une alliance prometteuse en
vue des européennes. Une élection à la proportionnelle qui a tendance à
favoriser les partis d'opposition et protestataires.
Et justement le climat général est plutôt à la
contestation.
Le ras le
bol fiscal gagne du terrain. Les français
se demandent si l'effort est bien réparti, ils ont même le sentiment du
contraire. Le Front de
gauche s'appuie sur ce sentiment pour contester le budget du gouvernement, qui charge,
selon lui, les couches moyennes et modestes. L'argument
risque de porter. Les français sont vraiment perplexes. Le président
du groupe socialiste à l'Assemblée, lui-même le reconnaît. Bruno Le Roux parle
pudiquement d'un " moment difficile dans la compréhension des français "
quant aux " efforts qui leur sont demandés ". L'ambiance
est telle que le Front de gauche peut tenter de jouer solo au premier tour des
municipales, en espérant négocier en meilleure posture pour le second.
Mais ce n'est pas ce vote là, qui semble le
plus inquiéter les socialistes.
Ils sont
plus attentifs aux écologistes, qui siègent au gouvernement, eux... Jean-Marc
Ayrault leur a concédé quelques progrès concernant la rénovation thermique et
la fiscalité écolo. Ils voteront le budget, mais c'est sur les retraites qu'ils
rechignent. Les brêches se colmatent une par une...
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.