Les primaires, bonus ou malus pour les municipales?
La question se pose tout particulièrement à Marseille. Les prétendants sont nombreux, dans cette fédération
socialiste abimée par l'affaire Guérini, le président du conseil général poursuivi
par la justice. Quatre candidats s'opposent, tous favorables à
des primaires, sauf Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux handicapés, qui
entend se faire la championne de nouvelles méthodes dans la cité phocéenne. Son argument pour refuser la mise en compétition des
prétendants devant les militants, c'est que les sondages lui donnent l'avantage,
"pour l'instant" précise-t-elle en se disant lucide. Sa certitude, c'est que les primaires équivaudraient à un " pugilat "
de mauvais aloi. Elle préfère un scénario à la parisienne, où les socialistes
se sont finalement rangés derrière la candidature d'Anne Hidalgo.
La situation n'est
pas tout à fait comparable, aux dires de ses rivaux...
Non, à Paris, la socialiste Anne Hidalgo, première adjointe,
est la dauphine officielle de Bertrand
Delanoë depuis des années. Elle ne part pas au combat pour renverser un maire
sortant. Anne Hidalgo doit assurer un passage de relais. L'unité des sortants
constitue un atout. Sa qualité de première adjointe lui offrait une position
solide pour négocier le ralliement de ses challengers ; comme Jean-Marie
Le Guen. Ce qu'elle a fait. Marie-Arlette Carlotti n'est pas dans la même posture. A Marseille, il s'agit de conquérir la mairie à la droite. De
plus, la ministre n'est pas conseillère municipale sortante.****
Pourquoi refuser des
primaires alors ?
Par crainte de la
division, sans doute. Ce qui ne constitue pas forcément une certitude. Depuis la victoire de François Hollande, à l'issue de
primaires ouvertes à gauche, il est admis qu'une bonne primaire peut conforter
et légitimer un candidat. Ce pourrait être le calcul de Nathalie Kosciusko-Morizet,
prétendante UMP à Paris.
Mais il existe un autre précédent de primaires ratées. Celle
qui avait mené à l'échec de Ségolène Royal à la présidentielle de 25007. la candidate socialiste n'était pas
parvenue à recoller les morceaux.II existe une autre primaire ratée, à droite, pour des
municipales. C'est celle qui avait porté la candidature de Philippe
Séguin à Paris en 2001. Là, c'est la succession de Jacques Chirac qui se
jouait, après l'intérim de Jean Tibéri qui refusait de céder la place. Un cas de figure encore différent. D'où cette crainte, la primaire, c'est souvent la fausse
bonne idée.
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