Les socialistes se disputent autour de l’association des maires de France
Ce qui donne lieu à une bataille homérique en interne, même si le résultat est connu d’avance depuis dix ans, le président est UMP, le secrétaire général socialiste. Ce qui change cette année, c’est qu’il n’y aura pas de confrontation pour la présidence. Auparavant, il y avait deux candidats, Jacques Pelissard qui proposait une vision plus à droite de la fonction de maire, et André Laignel qui proposait une vision de gauche.
André Laignel était régulièrement battu du fait du plus grand nombre de communes rurales, sans étiquette, plus favorables à la droite. Et depuis 10 ans, il occupait le poste de secrétaire général. Cette année, André Laignel a passé un accord avec les instances dirigeantes de l’association, de droite et de gauche, pour rester secrétaire général sans en passer par la case du vote.
Mais cette entente entre UMP et PS fait bondir certains socialistes, juste après des municipales où le Front national n’a eu de cesse d’amalgamer l’UMP et le PS. Le Parti socialiste s’en inquiète, et l’Élysée et Matignon suivent discrètement le dossier porté par le jeune sénateur, maire d’Alfortville, Luc Carvounas. A 43 ans, il pensait pouvoir incarner un renouvellement de ces instances. André Laignel a tout de même 73 ans. François Baroin, le futur président UMP de l’association 49 ans.
Luc Carvounas voulait se présenter, mais il a laissé passer la date pour s’inscrire. Les candidatures sont closes depuis juillet. Il a demandé une modification, c’est impossible.
Quant à André Laignel, il se retranche derrière une décision du bureau de l’association, qui a validé cet accord, et qui est légitime jusqu’au vote du prochain congrès. Un bon accord selon André Laignel, puisqu’il évite aux socialistes de se compter après la défaite des municipales. Il a fait le bien du PS un peu à l’insu de son plein gré.
On peut se demander alors à quoi bon mener ce combat perdu d’avance. C’est pourtant ce que fait Luc Carvounas avec l’aval du PS, alors que cette querelle donne une nouvelle fois l’image de la division. C’est que derrière l’association des maires de France se dessinne tout un réseau d’influence électorale : un atout dans la main de Nicolas Sarkozy.
L’association des maires de France est puissante. Elle a donné de la voix lors de la réforme des rythmes scolaires, lors de la réforme territoriale menée par Nicolas Sarkozy. Certains pensent que le ressentiment des maires a couté des points au président sortant en 2012.
Grâce à cet accord avec le socialiste André Laignel, François Baroin fera une entrée prometteuse au sénat, en rassembleur, après avoir soutenu la candidature de Nicolas Sarkozy qui ne devrait pas tarder.
D’où le travail patient de Luc Carvounas pour défaire la toile tissée par André Laignel avant le Congrès des maires de France en novembre.
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