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Manuel Valls sous le feu des projecteurs

Le ministre de l'Intérieur a donc décidé de contre-attaquer. Et la réponse n'a pas tardé: une demie-heure seulement après la décision du Tribunal administratif de Nantes, Manuel Valls a annoncé qu'il saisissait immédiatement le Conseil d'Etat. La plus haute juridiction administrative qui est donc réunie. Dans l'espoir pour le gouvernement que le spectacle de Dieudonné pourra encore être annulé.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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" La démocratie se bat avec les outils du droit ", justifie Manuel Valls " c'est ce
qui fait sa grandeur
". Il poursuit son bras de fer donc. Il faut
dire qu'il joue gros. Sans préjuger de la décision du Conseil d'Etat, le ministre de l'Intérieur a incontestablement perdu la première manche judiciaire
contre Dieudonné. Simple contretemps ou camouflet. La décision attendue à
18h30 le dira. Mais Manuel Valls reste très offensif.

" J'assume la part de risque, c'est mon devoir " dit le
Ministre de l'Intérieur qui a reconnu un peu plus tôt que le combat n'était pas
que judiciaire, mais aussi politique.

Pour la République bien sûr. Pour lui
sans doute aussi. Car c'est lui qui lancé la séquence. Il était seul en
première ligne lors de la semaine de Noël, profitant d'une période de creux
médiatique, comme il l'a fait cet été pour mieux occuper le terrain. Manuel
Valls a depuis entraîné dans son sillage l'ensemble de l'exécutif. Jusqu'au
chef de l'Etat, François Hollande a demandé avant-hier aux préfets de se
montrer " vigilants et inflexibles " dans l'application de la circulaire.
Détermination partagée contre l'antisémitisme donc, malgré cette stratégie à
risque dont avait conscience l'Elysée. Avant même la décision du Tribunal
administratif de Nantes - tout un symbole, la ville du Premier Ministre - la
Présidence reconnaissait que la justice pouvait annuler l'interdiction des
spectacles de Dieudonné.

Et l'opposition qui soutenait jusque-là dans l'ensemble
l'action de Manuel Valls en profite d'ailleurs pour cibler le
gouvernement.

Alain Juppé estime que Manuel Valls a été " courageux ", mais
le Maire de Bordeaux est l'un des rares à épargner l'exécutif. Brice Hortefeux
parle d'une stratégie " mal anticipée, mal préparée qui offre au bout du compte
une publicité inespérée à Dieudonné ".

" Le gouvernement n'a pas choisi le bon outil" pour
Jean-Louis Borloo
". Mais l'attaque la plus virulente vient de Nicolas
Dupont-Aignan : " Plus qu'un camoulflet personnel pour le ministre de
l'Intérieur, c'est un véritable naufrage de notre République
" assène le
Président de Debout la République alors que la majorité, elle, fait front,
pour l'instant. Point de vue isolé ou précurseur. Le Maire socialiste de
Saint-Herblain où se trouve le Zénith de Nantes évoque un "échec
moral".

 

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