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Pénurie de carburant : le gouvernement est-il dépassé par la situation ?

Le mouvement de grève qui touche les raffineries et dépôts de carburant continue, les pénuries s’aggravent et la tête de l'Etat semble dépassé par la situation…

Article rédigé par franceinfo, Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une station-service TotalEnergies, en rupture de diesel, en Ile-de-France, le 3 octobre 2022. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / AFP)

L'exécutif est en cale sèche. Il faut dire que depuis le début de cette crise des carburants, il a enchaîné les erreurs. Le gouvernement a commencé par minimiser le problème : "Pas de pénuries, des tensions temporaires…", disait le porte-parole Olivier Véran mercredi. L’affaire de quelques jours, ajoutait Elisabeth Borne le lendemain. Pas de raison de "paniquer" selon Emmanuel Macron. Sauf que les files d’attente s’allongent, les automobilistes patientent des heures, les départements les plus touchés prennent des mesures de rationnement... Bref, la panique est bien là.

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Et puis, au lieu d’aller au contact des Français, "à portée de baffes" comme aime à le dire Emmanuel Macron, le gouvernement égrène des chiffres : 29,5% des stations touchées dimanche 9 octobre, 20,30% la veille, 44,5% en Ile-de-France, 54% dans les Hauts-de-France. Une réponse un rien techno en décalage avec les images de cohue que déversent les télés…

Le gouvernement en manque d'idées

Sauf que tout dépend des négociations salariales qui s’engagent au sein des groupes pétroliers. Et si le gouvernement commente, c’est qu’il est impuissant. Il se retrouve dans la main des groupes pétroliers Exxonmobil ou TotalEnergies. Et on finit par se poser une question de bon sens : Patrick Pouyanné a-t-il plus de pouvoir qu’Elisabeth Borne ? La Première ministre a même dÜ débloquer des stocks stratégiques de carburant à cause du conflit social en cours chez Total. Pour le gouvernement, la situation est politiquement d’autant plus délicate que, dans le même temps, il continue de s’opposer à toute taxe sur les superprofits des groupes qui ont continué de s’enrichir pendant la crise énergétique.

C’est donc un conflit qui pénalise directement les Français. Et c’est l’autre aspect très préoccupant pour le gouvernement. Privé d’essence, de voiture, et donc de déplacement, y compris parfois pour aller travailler, des automobilistes sont touchés au cœur de leur quotidien. Plus encore dans la France rurale et celle des petites villes. De quoi attiser le reproche récurrent fait au macronisme d’être trop éloigné des préoccupations de la France dite "périphérique". La semaine dernière, le gouvernement a présenté son plan de sobriété énergétique et ressuscité la "chasse au gaspi" de la fin des années 1970. Vous vous souvenez du slogan de l’époque : "En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées !". Face aux pénuries de carburants, le gouvernement n’a ni l’un, ni l’autre.

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