Sarkozy en garde à vue : la classe politique embarrassée
Aucun ténor pour réagir ce mardi matin. Seuls des seconds couteaux sont montés au front pour défendre l'ancien chef de l'Etat, la présomption d'innocence mais aussi pour évoquer ce qui'ls appelent une "étrange coïncidence" : cette garde à vue au moment même où Nicolas Sarkozy envisage de revenir en politique via la présidence de l'UMP.
Il aura donc fallu attendre cet après-midi pour monter un peu en gamme, avec l'ancienne ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, qui est aussi l'ancienne porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy. Mais toujours avec le même argumentaire autour d'une justice d'exception.
Brice Hortefeux muet
Les sarkozystes historiques ne se sont pas non plus bousculés pour réagir. On n'a pas entendu par exemple Brice Hortefeux. Il faut dire que le fidèle lieutenant de Nicolas Sarkozy a lui même été récemment entendu dans l'affaire Karachi et qu'il a été placé sur écoute dans une autre dossier : le financement supposé de la campagne présidentielle de 2007 par Mouammar Kadhafi.
Nadine Morano a réagi depuis le Parlement de Strasbourg qui tenait ce mardi sa première session post-élections européennes. Nadine Morano, autre gardienne du temple sarkozyste, qui rappelle que les affaires visant l'ancien président de la république, ont jusque-là fait pschitt.
Jamais condamné mais souvent cité
Nicolas Sarkozy n'a été condamné à rien mais cité à nouveau présent dans l'actualité judiciaire. Et certains à l'UMP commencent tout de même à trouver que ça fait beaucoup. Il y a donc cette affaire de trafic d'influence présumé, mais aussi les sondages de l'Elysée, Karachi, Tapie, Kadhafi et Bygmalion. Les militants commencent à en avoir ras-le-bol, reconnaissent des députés de retour de leurs circonscriptions. Attention au poison du doute prévient l'élu de la Manche Philippe Gosselin.
Le fiel du doute "complique le retour en politique de l'ancien Président, c'est évident ", lâche un ancien ministre sarkozyste. Et c'est bien désormais toute la difficulté pour Nicolas Sarkozy. L'affaire Bygmalion l'a contraint à accélérer son retour et à envisager une prise de l'UMP. L'affaire des écoutes trouble désormais son image auprès des militants qui pourtant le soutenaient inconditionnellement jusque-là. Bref, le temps judiciaire rattrape le temps politique. Nicolas Sarkozy n'est plus maître de l'horloge.
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