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Fin de série pour "Baron Noir"

Les séries emblématiques de Canal + "Engrenages", "Le Bureau des Légendes" et "Baron Noir" se sont achevées cette année. Pour Eric Benzekri, l'auteur de "Baron noir", il ne fallait pas tomber dans la science-fiction.

Article rédigé par franceinfo - Laurent Valière
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Anna Mouglalis (Amélie Dorendeu) VALIDEE, Kad Merad (Philippe Rickwaert) (© Jean-Claude Lother / KWAI / CANAL+)

Le réalisme, c’était la force du Bureau des légendes, de Engrenages et de Baron noir. Ces trois fictions ont révolutionné les séries en France en plongeant avec un regard presque documentaire dans l’univers de l’espionnage, de la police et de la politique. Ces trois séries ont vu leur fin cette saison.  

Baron Noir, c’était le parcours de Philippe Rickwaert, député socialiste du Nord incarné impeccablement par Kad Merad, et son ascension politique semée d’embuches, de trahisons, de fraude et de retournement de vestes. Avec à chaque épisode, des quasi-cours de constitution.  

Mais Baron Noir s’arrête. La décision vient de son auteur Eric Benzekri, connaisseur de la politique qui avait travaillé au cabinet de Jean-Luc Mélenchon au Parti socialiste. C’était naturellement la fin d’un cycle : "C’est une histoire qui se raconte sur à peu près 30 ans. Quand le baron noir commence dans la saison 1, c’est un peu comme la politique dans les années 90, la politique à l’ancienne : les cartes, les partis. Et puis dans la saison 2, on a quelque chose de très actuel, la question du terrorisme, et l’émergence d’un candidat à la présidentielle qui rompt l’équilibre des partis droite/gauche. C’est Amélie Dorendeu et on est dans le présent avec Emmanuel Macron. La saison 3 est un petit peu de l’anticipation autour d’une remise en cause radicale de la démocratie. C’est ce qu’on vit. Est-ce que je peux faire une saison sur le futur du futur ? J’ai trop de risque de raconter n’importe quoi."

Baron Noir avait anticipé l’élection d’un Emmanuel Macron. Eric Benzekri voulait éviter la redite. "Je pense que trois saisons ca forme un cycle. Il y a une cohérence dans ce que je dis. Je ne dis pas que c’est la seule solution. Je pense qu’il était possible de continuer. La question c’est pour quoi faire ?" 

Un nouveau projet de série autour de la société civile

Eric Benzekri ne laisse pas tomber les séries. Celui qui scrute à la louche la mécanique des séries américaines parlera encore de politique mais autrement : "Moi ce qui m’intéresse, c’est notre époque. Je réfléchis et je travaille sur de nouveaux projets où on va parler de la société d’aujourd’hui. Mais peut-être que les personnages principaux ne vont pas être des personnages politiques. Aujourd’hui,c’est la société civile qui dicte le tempo et l’agenda au monde politique alors qu’avant c’était l’inverse. Je suis plutôt inquiet."

Quant à Canal+, la chaîne se tourne vers plus de comédies comme La Flamme de Jonathan Cohen.  

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