Javier Calvo, réalisateur de "La Mesias" : "Nous voulions réaliser une série autour d'une secte familiale"
On se souvient de la phénoménale Marisa Paredes, disparue cette semaine, dans le mélodrame de Pedro Almodovar Tout sur ma mère. Un incroyable portrait de femme qui vient de perdre son fils. C’est un autre portrait de femme forte, saisissant, mais plus sombre, que signent les descendants de Pedro Almodovar dans la série La Mesias, disponible sur la plateforme d’Arte.
La Mesias signifie les messies. C’est l’histoire d’une femme qui retire ses enfants à son mari, les trimballe tant bien que mal, tout en se prêtant à la prostitution pour survivre, et finit en leader de secte. L’histoire aussi de ses enfants, devenus adultes traumatisés, qui essaient de s’en sortir. Une fresque en sept épisodes d’une heure, avec, au centre de l’histoire, un groupe pop catholique, populaire sur Youtube, qui colporte la parole de Jesus Christ.
La série a obtenu cette année deux prix au festival Seriesmania. Ses deux auteurs avaient envie dès le départ de raconter une histoire de secte. Javier Calvo est l’un d’eux : "Nous voulions réaliser une série sur des personnes piégées dans une maison, dans une secte. Nous voulions montrer la façon dont une personne en arrive à devenir chef d'une secte, d'une secte familiale."
La série s’inspire d’un groupe évangélique pop qui a vraiment existé il y a 15 ans en Espagne. Javier Calvo : "On était fasciné lorsque c’est sorti. C'était de la pop, mais c'était un peu sinistre. Parfois, le groupe ressemblait à de la hard techno, et ça contrastait fortement avec la religion, mais ils chantaient la Vierge et cela sonnait comme une rave party."
La Mesias a aussi un côté autobiographique. Et s’inspire de la vraie vie du coauteur Javier Ambrosi. Javier Calvo raconte : "Javier Ambrosi a eu une enfance difficile. Il a eu une histoire avec sa famille : il avait des parents très jeunes, des parents qui essayaient de faire de leur mieux. Mais ce n'est pas facile quand on a 17 ans."
L’héritage de Pedro Almodovar, les réalisateurs le revendiquent. Javier Calvo : "Nous avons grandi avec son cinéma, et ce que nous avons pris de lui, ce sont ces personnages féminins puissants, et aussi la capacité de combiner le drame, la pop, parfois la comédie, et de ne pas s'en tenir à un seul genre."
La Mesias, 7 épisodes à découvrir sur la plateforme d’Arte.
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