L'empire des séries. "Bodyguard", le "24 heures chrono" britannique

Laurent Valière revient chaque jour de cette semaine sur les séries qui ont marqué 2018. Commençons par "Bodyguard", série thriller britannique disponible sur Netflix. Le film avec Kevin Costner et Whitney Houston ne partage que le titre. Ce serait plutôt 24 heures chrono britannique. Une plongée parano dans la guerre des polices de Londres en pleine phobie d’attentats.

Un vétéran d’Afghanistan devenu policier, séparé de son épouse, rentre en train avec ses enfants et se retrouve nez à nez avec une kamikaze équipée d’une ceinture explosive. Cette longue première séquence pleine de suspense à la Hitchcock, mène à sa promotion. Le voilà nommé garde du corps de la ministre de l’Intérieur : une politicienne conspiratrice aux dents longues qui cherche à faire passer une loi liberticide et se verrait bien Premier ministre.

Bodyguard est une série en six épisodes produite par la BBC

C’était cet automne le programme le plus regardé de l’année après la Coupe du monde de football en Angleterre. Les deux acteurs principaux sont épatants. Dans la peau du policier, Richard Madden, durant trois saisons le sexy Robb Stark, fils ainé du roi du Nord dans Game of thrones, est tout en justesse. Son personnage traumatisé par la guerre est aux aguets dans son travail, presque robotique, les yeux perçants, mais reprend un fort accent écossais et une bonne bière après le service. C’est lui l’objet sexuel de la série face à une ministre froide incarnée par l’actrice Keeley Hawes.

Bodyguard dépeint un Londres contemporain sous l’œil constant des caméras de surveillance. Elle montre la guerre des polices, les séances au parlement. Elle est écrite par Jed Mercurio, un pro déjà auteur de la série Line of duty qui racontait la corruption dans la police. Cette fois, il retranscrit l’ambiance des attaques terroristes qui ont frappé récemment la capitale britannique. Une série parano forte en frissons et en rebondissements où l’on ne sait plus qui se joue de qui.