L'empire des séries. "Killing Eve", l'espionnage au féminin
Une espionne du MI6 aux trousses d'une psychopathe meurtrière. C'est le pitch de "Killing Eve", cette série d'espionnage britannique dans laquelle les hommes comptent pour du beurre.
Une série d’espionnage de femmes. L’une est meurtrière frénétique, magnifique blonde russe sans aucun état d’âme qui adore voire la mort partir dans les yeux de sa victime lorsqu’elle porte le coup fatal le plus sordide. L’autre - ex agent des services secrets de sa majesté ? - mal fagotée, qu’on voit s’épiler ou assise sur la lunette des toilettes, et qui est attirée par l’élégance de son adversaire. Leur course-poursuite, qui ressemble au jeu du chat et de la souris laisse des morts en quantité, même parmi leurs plus proches, mais ça ne les empêche pas d’éprouver une certaine attirance l’une pour l’autre. Et les meurtres sont toujours montrés cyniquement de façon jubilatoire sur une musique rock ou de variétés.
Ces deux là se sont trouvées pour notre plus grand plaisir. Elles sont au départ nées dans l’imagination de la romancière Luke Jennings, dans un livre intitulé Nom de code Villanelle. C’est l’humoriste britannique punk Phoebe Waller Bridge, qui avait déjà poussé loin les limites de la comédie féministe avec Fleabag, qui leur donne vie à l’écran. Autant dans Fleabag elle posait un regard lucide à la Blanche Gardin sur sa condition de femme célibataire, proie de la gent masculine, autant elle marginalise dans Killing Eve tous les hommes que les deux femmes trouvent sur leur passage. La lutte au sommet est entre femmes. Et elles savent user de tous les atours féminins : l’attraction est provoquée en offrant un parfum ou une paire de souliers à talons.
L’ébouriffante série d’action britannique est co-écrite pour la première saison par George Kay, le scénariste de Lupin. Elle bénéficie de deux atouts forts : Sandra Oh, la médecin de mauvaise humeur de Grey’s anatomy dans le rôle de Eve, et Jodie Corner dans celui de la folle tueuse à gage. Deux saisons qui vous mèneront par le bout du nez à travers toute l’Europe, de Barcelone à la Russie, de la place Vendôme à Bucarest. Une série d’espionnage qui a certainement inspiré Black Widow, le dernier Marvel et ses batailles entre femmes. Les deux saisons sont disponibles sur My Canal.
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