L'empire des séries. La famille en sept séries (6/7) : "Downton Abbey", le déclin de la famille Crawley
Chaque jour cet été, on refait la généalogie des séries. La représentation de la famille a bien changé en l'espace de 50 ans. En 2010, Julian Fellowes raconte la fin d'un monde aristocrate dans "Downton Abbey", chronique d'une famille britannique et de ses domestiques au début du XXe siècle.
Une famille en pleine révolution. C’est le thème de Downton Abbey. La série se déroule juste avant la Première Guerre mondiale dans une verdoyante propriété avec château située au nord de l’Angleterre. Ses propriétaires aristocrates : un comte, Robert Crawley dit Lord Grantham, et sa femme, une riche héritière américaine, épousée afin de pouvoir payer les dépenses du château où ils vivent avec leurs trois filles. Et dans une aile, leurs serviteurs, domestiques et cuisiniers sous la houlette du chef intendant Carson.
Un même lieu, deux mondes, deux perspectives, maîtres et domestiques : un monde qui évolue et se démocratise. Julian Fellowes son auteur est lui-même un lord. En 2001, il avait déjà adapté pour Robert Altman un roman de Isabel Colegate La Partie de chasse dans le film Gosford Park : une histoire dans une propriété anglaise où se côtoient aristocrates et domestiques à la veille de la Guerre mondiale. Julian Fellowes développe le concept en série. Dans Downton Abbey, il raconte au cours de six saisons un monde qui change.
Changement d'époque
La fille aînée, Mary, s’émancipe corporellement et veut tester avant le mariage celui qu’elle doit épouser ; la cadette Edith se veut libre d’esprit, et embrasse la carrière du journalisme ; la benjamine s’émancipe par la politique et épouse le chauffeur irlandais et nationaliste de son père. Les trois seront aussi infirmières lors de la Première Guerre mondiale. Le monde change aussi chez les domestiques qui se tirent dans les pattes : l’une d’elle postule à un poste de secrétaire. Maîtres et valets sont aussi bousculés par les révolutions technologiques : le Titanic coule et voit disparaître un héritier du château, valets et maîtres peuvent écouter ensemble le roi Georges V à la radio.
La série tournée avec un luxe de décors et costumes, comme bientôt The Crown, montre ce changement d’époque : on passe d’un monde dominé par l’aristocratie à un autre régi par le système démocratique. Une page qui se tourne sous la forme d’un immense soap opera aux multiples intrigues qu’on croirait écrit par Jane Austeen. Certains appellent la série "le déclin de la famille Crawley". Oui, mais avec panache ! La série est disponible sur la plateforme de Canal+.
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